François Hollande a estimé dimanche que Donald Trump ne respecte rien, "ni les formes, ni les accords, pas davantage sa parole", et a souhaité "que l'Europe tienne bon", après le retrait surprise du soutien du président américain au communiqué du G7. Interrogé dans Dimanche en politique sur France 3 sur ce "coup dur pour le G7", l'ex-président français a estimé que "ça peut même être un coup fatal, car à quoi ça sert de passer 24 heures, même davantage pour les conseillers, pour écrire un communiqué final puis le balayer en partant avant même la fin d'un sommet de cette importance, lorsque le monde attend plutôt des apaisements, et là il y a des ruptures".
"Affaiblissement pour les démocraties". "Plus grave" selon François Hollande, Donald Trump "ne respecte rien, ni les formes, ni les accords, pas davantage sa parole". "Il met gravement en cause une institution, le G7", à un moment où Chine, Russie et Iran "se réunissent ensemble et font en sorte d'établir une déclaration finale", a noté l'ancien chef de l'État. "C'est un affaiblissement considérable pour les sociétés démocratiques", et cela "a des conséquences économiques car le protectionnisme de Trump aura également des effets".
Pour François Hollande, "il y a guerre commerciale" car après les menaces du président américain de tarifs douaniers sur les importations d'automobiles aux États-Unis, qui font suite aux taxes sur l'acier, "on voit bien qu'il va y avoir un déchaînement de sanctions, de réponses et donc de barrières tarifaires", et "la croissance mondiale peut être affectée".
Appel à l'unité européenne. "Donald Trump est aussi en train de déstabiliser l'Europe" et "même sur la question européenne, comme sur celle de l'Otan et des alliances, il est prêt à utiliser certains chefs de gouvernement européens pour créer la division", a estimé François Hollande, citant la Pologne et l'Autriche. "Il est extrêmement grave par exemple qu'il ait proposé que la Russie revienne au G7. Sa volonté c'est de détruire, pas de construire", a-t-il asséné. Face à tout cela, "c'est l'unité qui est le bon comportement, l'unité avec les Européens", a jugé François Hollande : que "la France et l'Allemagne, ainsi que le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne puissent tenir bon".
Donald Trump s'est désolidarisé à la surprise générale samedi soir du communiqué final négocié de haute lutte au sommet du G7 au Canada, qualifiant l'hôte, Justin Trudeau, de "très malhonnête et faible" pour avoir jugé les tarifs américains "insultants". Il a dans le même temps renouvelé sa menace de droits de douanes accrus sur les voitures européennes et étrangères importées aux États-Unis.