La droite est quelque peu mal à l'aise avec les annonces de François Hollande faites hier devant les maires. En effet, le président a promis une division par deux des baisses de dotations aux communes. Sur le papier, les Républicains, qui soutiennent les édiles, ne peuvent que se réjouir. Mais ce geste est une dépense de plus, quand la droite appelle à une maîtrise rigoureuse des comptes publics. C'est donc à un délicat exercice d'équilibriste que s'est livré Gilles Carrez, président Les Républicains de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale, sur Europe 1 vendredi.
Mauvais pour l'investissement. "Qu'on divise la facture par deux l'an prochain ne me choque pas", a déclaré le député de droite. "L'effort demandé était trop brutal." Gilles Carrez a ainsi insisté sur les conséquences de ces tours de vis budgétaires sur l'investissement des collectivités locales. "Le choc sur les dotations a été tellement brutal qu'on vient d'avoir une chute de 20% sur l'investissement, ce qui est très mauvais pour la croissance et pour l'emploi." Néanmoins, l'élu n'a pas manqué de souligner qu'il fallait "que le gouvernement nous explique comment on va financer tout ça".
Poursuivre les économies. Selon lui, en réalité, il aurait fallu faire des économies autrement. "Il faudra demander des efforts aux collectivités locales, notamment en matière d'effectifs", a-t-il déclaré. Un programme que la droite compte mettre en oeuvre dès qu'elle reviendra au pouvoir. "Dans le cadre de l'alternance, nous serons beaucoup plus vigilants sur l'évolution des effectifs." De fait, les candidats à la primaire de la droite avancent tous des propositions d'économies drastiques, de l'ordre de 100 milliards d'euros sur cinq ans. "À ces chiffres, je préfère des mesures précises", a déclaré Gilles Carrez, qui en a avancé quelques unes : "nous ferons à nouveau une réforme des retraites et nous ferons en sorte que les guichets sociaux soient stabilisés. On privilégiera le travail à l'assistance."