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Arthur de Laborde / Crédits photo : Andrea Savorani Neri / NurPhoto / NurPhoto via AFP
En plein débat autour de la reconnaissance d'un État palestien à l'Assemblée nationale, le député insoumis Sébastien Delogu a brandi le drapeau de la Palestine, provoquant de vives réactions au sein de l'hémicycle. Mais pour les députés de la majorité, ce dérapage est avant tout un coup politique finement préparé. 

C’est un incident sans précédent à l'Assemblée nationale qui a eu lieu ce mardi. Lors d'un débat autour de la reconnaissance de l'État de Palestine, quelques heures après une frappe israélienne meurtrière sur la ville de Rafah dans la bande de Gaza, le député Insoumis Sébastien Delogu s'est levé de son siège et a brandi un drapeau Palestinien dans l'hémicycle

La signature de Jean-Luc Mélenchon ?

Un geste qui provoque l'indignation chez les élus et la colère de la présidente du palais Bourbon, Yaël Braun-Pivet. Cette dernière a sanctionné l'élu Insoumis en l'excluant 15 jours de l'Assemblée nationale, et en le privant de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois. 

Et du côté de la majorité, on dénonce un coup politique préparé et une instrumentalisation de l’hémicycle inédite purement électoraliste. "C’est une opération bien huilée avec une organisation quasi militaire" estime un ministre, qui désigne clairement Jean-Luc Mélenchon comme le commanditaire. "Perturber le jeu démocratique, c’est la signature du chef de file des insoumis qui cette fois, envoie un de ses amis au feu, Sébastien Delogu, le député le moins utile à son groupe au quotidien", tacle-t-il.

Un coup politique réussi

"C’est encore une fois du clientélisme à destination des quartiers populaires, et des musulmans", s’alarme un conseiller de l’exécutif. Présent dans l’hémicycle au moment du coup d’éclat, le député Renaissance Mathieu Lefevre n’a pas vraiment été surpris. "C'est la dernière étape d'une stratégie de brutalisation du débat public. Et j'observe que cette stratégie crée des effets absolument épouvantables et délétères dans l'opinion publique. Manifestement, Sébastien Delogu préfère le coup politique à une politique de véritable paix au Proche-Orient", souffle-t-il au micro d'Europe 1. 

Mais cette sortie est un coup politique réussi, estime en tout cas plusieurs parlementaires du camp présidentiel. "LFI parle directement à son électorat et va prendre cinq points dans les sondages", prédit même un membre du gouvernement.