Eric Dupond-Moretti réfute les accusations de laxisme contre le système judiciaire. Le Garde des Sceaux, invité mardi matin sur Europe 1, a vigoureusement défendu son ministère. "Arrêtez de diffuser le sentiment que la justice est laxiste. Tous les chiffres démontrent le contraire", a tonné l'ancien avocat.
"La justice est indépendante"
Ces derniers jours, l'opposition, notamment de droite, s'est saisie de plusieurs faits divers pour accuser le gouvernement, et au passage le système judiciaire, de manquer de fermeté. A Beauvais, des policiers ont été pris à partie fin février aux cris de "tuez-les, tuez-les". L'un des prévenus a été condamné à huit mois de prison ferme, sans mandat de dépôt. Une peine suffisamment lourde ? "La justice est indépendante, le garde des Sceaux ne donne pas de directives individuelles aux procureurs", a d'abord répondu Eric Dupond-Moretti.
"D'abord, il faudrait lire cette décision et la connaître. Le juge qui a rendu cette décision le fait en toute indépendance et le fait au regard de la personnalité de celui qu'il juge", a poursuivi le ministre. "Nous ne connaissons rien du dossier, je ne peux pas le commenter. On ne peut pas s'arrêter sur une décision dont nous ne savons rien et sur laquelle je n'ai pas de prise", a-t-il ajouté, passablement agacé. "Le garde des Sceaux vérifie s’il y a eu des dysfonctionnements, et s’il y en a vous pourrez compter sur moi pour prendre toutes les décisions qui s’imposent", a conclu Eric Dupond-Moretti.
Le code de justice pénale des mineurs "permet de répondre" aux rixes entre bandes de jeunes
Le ministre a également mis en avant le futur code de justice pénale des mineurs pour faire face aux rixes entre bandes de jeunes, qui ont fait plusieurs morts et défrayent la chronique ces dernières semaines. "Le code de justice pénale des mineurs permet de répondre en partie" à ce phénomène, a-t-il assuré. "Le code de justice pénale des mineurs va permettre une justice rendue dans la rapidité. Dans le système actuel, un gamin de 16 ans pouvait être jugé à 22 ans. Dans les phénomènes de bandes, on constate que des gamins ont déjà commis un certain nombre d'infractions et n'ont jamais reçu d'avertissement judiciaire", a regretté le ministre.
Ce code de justice pénale des mineurs, très attendu, entrera en vigueur en septembre prochain.