Le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen passe mal dans sa région de l'Essonne. Les huit maires de l’agglomération de Val d’Yerres-Val de Seine, dont Nicolas Dupont-Aignan est le président depuis 2016, réclament en effet à l’unanimité sa démission.
"L’impression d’avoir été pris en otage". Tous le disent, ils ne veulent plus confier les clefs de l’agglomération à un homme qu’ils jugent désormais d’extrême droite. "Je disais toujours, c’est un gros réac’, mais un réac’ honnête, dans le sens où on pouvait travailler en franchise avec lui. Il se trouve qu’il s’est allié avec la championne toute catégorie des affaires", déplore Romain Colas, le maire PS de Boussy-Saint-Antoine.
Une alliance qui n’a pas manqué de surprendre Michaël Diamati, le maire LR de Crosne, qui avait offert son parrainage à Nicolas Dupont-Aignan pour la présidentielle. "On a l’impression d’avoir été pris en otage par cette décision unilatérale. Moi je suis curieux de revoir Nicolas, qu’il nous explique son choix, nous dise pourquoi il nous en a pas parlé, et que l’on trouve un modus operandi", explique-t-il à Europe 1.
"Il a fait le saut dans le vide". Ce choix, François Duroveray, vice-président LR, se l’explique par le parcours atypique du candidat. "Il a creusé patiemment un sillon avec un discours singulier d’indépendance qui, pour certains, forçait l’admiration. Il s’est sans doute rendu compte qu’il était dans l’impasse, et il a fait le saut dans le vide en choisissant de rejoindre Marine Le Pen".
Dans la loi, personne ne peut démettre Nicolas Dupont-Aignan de ses fonctions, lui seul peut décider de son départ. Pour l’heure, il n’a répondu à aucun de ses collègues du Val d’Yerres.