Le PDG de Veolia, Antoine Frérot, a indiqué qu'il remettrait une offre révisée à Engie "avant le 30 septembre" pour le rachat de Suez. Le directeur de général de Suez, Bertrand Camus, voit lui dans ce rachat une situation "ingérable", expliquant mardi sur Europe 1 que les engagements de Veolia en matière d’emploi ne "pourraient pas être tenus". Mais si l’opération a lieu, ses conséquences ne seront pas seulement économiques : elle retentira aussi sur le plan politique, explique notre éditorialiste Michael Darmon.
"Si la fusion Véolia-Suez se concrétise, elle pourrait avoir de sérieuses répercussions sur le plan politique, notamment pour l’image d’Emmanuel Macron. C’est ce que les proches du président s’évertuent à lui expliquer depuis quelques semaines. Selon plusieurs poids lourds de la majorité, présents au dîner du mardi à l’Élysée, la casse sociale sera inévitable. Car jamais, disent-ils, une fusion n’a pu préserver des emplois. Un de ses amis a prévenu Emmanuel Macron sans détour : 'Tu vas te retrouver en pleine campagne présidentielle avec l’image du banquier d’affaires qui a autorisé cette fusion', l’a-t-il averti.
"Le Premier ministre a renvoyé le dossier à Bercy"
En théorie, le président de la République n’a pas le pouvoir d’empêcher cette fusion car c’est une opération économique sur laquelle le pouvoir politique n’a pas de prise. Mais des messages passent. Jean Castex présentait ce dossier il y a quelques semaines comme l’opportunité de créer un champion mondial du traitement des eaux. Emmanuel Macron, lui, estime plutôt qu’on peut conforter deux champions au lieu d’en avoir un seul.
Aujourd’hui face aux problèmes que la potentielle fusion soulève, le Premier ministre ne parle plus de cette fusion entre Veolia et Suez, il a même renvoyé le dossier à Bercy. Dossier qui est devenu un enjeu pour la campagne présidentielle de 2022."