La campagne officielle pour les municipales débutera le 2 mars, pour un scrutin organisé les 15 et 22 mars. Mais le rendez-vous est déjà dans toutes les têtes, et d’ailleurs, la pré-campagne a connu un coup d’accélérateur en trois temps ce week-end. Avec l’annonce de la candidature d’Anne Hidalgo à sa propre réélection à Paris ; avec le duel fratricide qui s’annonce à Biarritz entre deux membres du gouvernement ; et avec le discours de Marine Le Pen lors de la convention du Rassemblement national à Paris. Une chose est sûre, relève notre éditorialiste Michaël Darmon, Emmanuel Macron va jouer gros.
Les trois coups ont été donnés ce week-end pour les municipales de mars, le premier scrutin des élections locales du quinquennat Macron. Les trois coups pour une pièce en trois actes qui s’est jouée entre vendredi et dimanche, tout d’abord avec l’entrée en scène d’Anne Hidalgo. La maire de Paris s’est déclarée sans surprise candidate à sa succession.
L’événement n’est pas anodin. Il faut se souvenir qu’Anne Hidalgo a été la première cible politique des macronistes en 2017. Entre Hidalgo et Macron, les relations étaient mauvaises au point que la maire s’était opposée au projet de fêter son élection au Champ-de-Mars, d’où le Louvre réservé à la dernière minute. Les Marcheurs triomphants avaient vitrifié la vie politique et la prise de l’Hôtel de Ville serait une formalité, pensaient-ils alors.
Depuis, à LREM, c’est le bazar. Pas vraiment un parti, mais déjà avec des rivalités internes. Benjamin Griveaux qui a toujours été cohérent avec son envie d’être maire de Paris, doit gérer la dissidence de Cédric Villani. Un cadeau inespéré pour Anne Hidalgo qui a changé toute son équipe il y a deux ans, en pleine crise d’image, ce qui en dit long sur son tempérament politique.
A Paris la campagne est donc lancée, et seuls les électeurs diront son issue. Le face-à-face Hidalgo-Macron sera un des enjeux. Ils ont un point commun : les JO. Il veut être le président des Jeux, elle veut être la maire des JO. Pour les deux, c’est un événement de deuxième mandat.
Duel fratricide à Biarritz
Le deuxième acte des municipales s’est joué à Biarritz. C’était la ville du G7, c’est désormais la campagne du G2. Deux ministres : Jean-Baptiste Lemoyne, ancien copéiste, secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, est candidat sur la liste du maire sortant, MoDem, qui a les faveurs officieuses des Marcheurs. Il sera opposé à Didier Guillaume, ancien sénateur socialiste, ministre de l’Agriculture qui s’est déclaré samedi candidat à la mairie. Donné partant la semaine dernière, il reste pour l’instant au gouvernement. Un cran de plus dans le baroque politique : ensemble au gouvernement, concurrents sur le terrain. On ne s’ennuie jamais avec LREM.
Pour Marine Le Pen, un prélude à la présidentielle
Et puis Marine Le Pen à lancé son parti dans la bataille des municipales, prélude pour elle de la bataille présidentielle. Et en cela, elle diverge du président de la République. Lors de ses vœux, Emmanuel Macron a prononcé une petite phrase passée inaperçue lorsqu’il a abordé les élections municipales : ce sont des élections d’abord locales, a-t-il dit.
Parce qu’il pressent que le scrutin municipal ne s’annonce pas de la meilleure des manières pour les Marcheurs. Logique : le parti présidentiel est âgé d’à peine quatre ans. Ce devrait être en mars le printemps du vieux monde.
Pour Emmanuel Macron, cette élection est un scrutin pivot. En fonction des points qu’il obtiendra dans chaque commune, on verra s’il obtient un malus ou un bonus pour la suite de son mandat.