EDITO - Mi-mandat d'Emmanuel Macron : "Cet acte 2 du mandat de Macron ne sera sûrement pas ce que l’on croit"

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron arrive à la moitié de son quinquennat. © AFP
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Nicolas Beytout, édité par
Ce mercredi, le cap symbolique de la mi-mandat d'Emmanuel Macron a été franchi. Avec 34% des Français satisfaits, le président de la République se situe derrière Nicolas Sarkozy et devant François Hollande. L'acte II du quinquennat à venir s'annonce complexe entre réformes, périodes électorales et sujets flous à trancher, selon notre éditorialiste Nicolas Beytout. 
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Emmanuel Macron a été élu le 7 Mai 2017 pour cinq ans. Ce mercredi, il atteint donc le cap symbolique de la mi-mandat. Bilan d'étape et prévisions pour l'acte II du quinquennat, dans l'édito de Nicolas Beytout. 

"En effet, il restera deux ans et demi avant la fin du quinquennat. C’est un cap symbolique, et il est de tradition de comparer les courbes de popularité. Avec 34% des Français satisfaits, Emmanuel Macron se situe à mi-distance de la popularité derrière Nicolas Sarkozy et devant François Hollande. C’est aussi le moment de faire un bilan des réformes, de voir si l’élu a tenu ses promesses, et c’est surtout un instant charnière à partir duquel le Président, son gouvernement et sa majorité essayent de se projeter vers l’avenir.

Trois élections à venir

Emmanuel Macron a d’ailleurs lui-même théorisé cette entrée dans une nouvelle phase de son action, en parlant de l’Acte II de son quinquennat. Sauf que cet Acte II ne sera sûrement pas ce que l’on croit ; ce ne sera sûrement pas un temps de réformes comme l’a été la première partie de son mandat. D’abord parce que le calendrier ne s’y prête pas.

En deux ans et demi, la France va vivre trois élections : les municipales, en Mars prochain ; les régionales l’année d’après, puis la présidentielle. Trois scrutins, c’est trois périodes pré-électorales, et donc trois zones dans lesquelles le pouvoir (quel qu’il soit) ne prend pas de risque. Les périodes réellement efficaces vont ainsi être très réduites.

Des reformes et un programme qui reste flou

Néanmoins il y aura tout de même des réformes. Celles des retraites, tout d'abord. Bien sûr, elle va même s’étaler sur de nombreux mois. Mais à part ça, peu de choses dans les domaines de prédilection du Président : l’économique, le social, et l’éducation. C’est sur un autre plan que va se jouer l’Acte II du quinquennat, dans des domaines sur lesquels son programme est resté assez flou, et sur lesquels sa majorité est tiraillée : communautarisme, laïcité, la place de la religion dans la société, l’immigration aussi, et plus généralement tout ce qui nourrit la division des Français, leur pessimisme, leur sentiment d’être mal traités ou mal compris.

Le populisme se nourrit de ces divisions. S’il veut réussir sa deuxième partie de mandat, Emmanuel Macron doit affronter ces sujets, tout en apaisant la société. Je me demande si l’Acte I n’aura pas été le plus facile."