C'est la nouvelle tendance au gouvernement : le tandem. Le ministre de l'Intérieur et celui de l'Éducation nationale ne se quittent plus. Si Christophe Castaner a su s'imposer au finish lors du marathon du remaniement de début octobre, on a pu croire que Jean-Michel Blanquer lui avait pris le job en début de semaine.
Sécurité et éducation main dans la main. Après la révélation de l'information concernant l'élève braquant une enseignante en pleine classe, le ministre de l'Éducation a déclaré à la Une du Parisien : "J'assume une politique de fermeté". Cette déclaration a fait réagir jusqu'au sommet de l'État. Mais que l'on se rassure, Christophe Castaner est bien le ministre de l'Intérieur. Il est vrai que cette coordination affichée pour lutter contre les phénomènes de violences scolaires et de rixes entre jeunes répond bien à un sujet inter-ministériel. Elle permet au gouvernement d'afficher sa détermination.
Christophe Castaner veut remettre à plat le dispositif, et augmenter le nombre de policiers à l'extérieur des écoles. Il s'agit toutefois du douzième plan contre les violences scolaires en 20 ans. Le problème est que l'essentiel des violences scolaires a lieu à l'intérieur même des classes. Donc quelle solution pour l'Éducation nationale ? Comment protéger les enseignants ? Les réponses du ministre de l'Intérieur sont attendues.
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La méthode en question. Au sommet de la majorité, on explique attendre encore avant de juger Christophe Castaner. Dire cela, c'est admettre toutefois en creux l'existence d'un problème, ou du moins d'une interrogation. Depuis sa nomination, Christophe Castaner est observé à la loupe. Dans sa première interview dans Le Journal du Dimanche, il a fait une déclaration remarquée par les anciens ministres de l'Intérieur, puisqu'il a annoncé la suppression des policiers affectés à leur sécurité. Un cadeau d'arrivée qui doit les agacer, mais il n'y a pas de petites économies.
Pour l'instant, le premier flic de France se place sous les radars. Mais les dossiers sont multiples et tous urgents par définition. Christophe Castaner, ministre des Cultes, aura aussi sa part dans l'organisation de l'islam de France. En avril 2018, pour nuancer des propos d'Emmanuel Macron sur le voile islamique, il avait déclaré : "On s'est posé la question, il y a quelques années, quand toutes les femmes catholiques portaient un voile ? Je ne crois pas". Il faudra sûrement étoffer quelque peu l'approche.
Un truand protecteur. Christophe Castaner admet avoir été quelques années sur le fil du rasoir, avec de mauvaises fréquentations. Il avait pour protecteur un caïd des Alpes-de-Haute-Provence, abattu en 2008. Frédéric Péchenard, l'ancien directeur de la police et ami de Nicolas Sarkozy, qui a même failli être le secrétaire d'État de Christophe Castaner, s'amuse ces jours-ci à raconter : "Je l'ai bien connu le truand protecteur de Castaner, c'est moi qui l'ai arrêté un jour." On comprend mieux pourquoi le ministre n'a pas souhaité travaillé avec Frédéric Péchenard…