Suite et fin de l'opération délocalisation pour Matignon. Depuis mercredi soir Edouard Philippe et son équipe sont dans la région de Toulouse, une façon de garder le contact avec le terrain. Mais jeudi, l'expérience a été mouvementée pour le Premier ministre puisque la CGT avait préparé un comité d'accueil.
"Pas le courage de passer devant nous". Ils étaient 300 cheminots à protester contre la réforme de la SNCF devant le conseil départemental de la Haute-Garonne pendant le déjeuner du Premier ministre. Une agitation qu'Edouard Philippe a préféré fuir, tout en continuant son agenda avec la visite d'un Ehpad. Mais là, nouvelle surprise, c'est une trentaine de membres des hôpitaux qui l'attendent pour dénoncer leurs conditions de travail. "Ces gens viennent se pavaner, mais n'ont même pas la force, même pas le courage de passer devant nous", lance une manifestante.
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Coupure de courant générale. Effectivement, là aussi Edouard Philippe préfère filer à l'anglaise, mais la CGT compte bien se faire entendre et n'a pas dit son dernier mot. Les manifestants savent que le Premier ministre doit prononcer un discours sur la maîtrise des dépenses locales à la mairie de Moudouzil, dans l'agglomération de Toulouse. Alors pour perturber l'événement, ils décident purement et simplement de couper l'électricité dans tout ce village de 240 habitants pendant 30 minutes.
Edouard Philippe se retrouve donc sans micro pour prononcer son discours. "Le droit de grève est un droit constitutionnel, le droit de manifester aussi. Mais le droit de couper le courtant en revanche je ne crois pas qu'il le soit", a sobrement commenté le Premier ministre. Même si son déplacement se concentre sur des thématiques sociales, sur la politique de la ville, le dépendance et le handicap, il semble que cela soit insuffisant pour faire taire les contestations.