Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé mardi un report à 2019 de la réforme de l'impôt sur la fortune (ISF), destinée à encourager l'investissement dans les entreprises et jusque-là annoncée pour 2018. La réforme "sera votée dès cette année, dans la loi de finances pour 2018, et entrera en vigueur en 2019", a déclaré le chef du gouvernement lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale.
Emmanuel Macron avait promis pendant la campagne électorale de transformer l'ISF en "impôt sur la fortune immobilière" (IFI), en sortant le patrimoine mobilier, l'épargne ou les placements financiers du périmètre de cet impôt emblématique. Cette réforme, visant à pousser les contribuables les plus aisés à favoriser les investissements dans l'économie réelle, pourrait entraîner un manque à gagner de deux milliards d'euros pour les finances publiques.
"Faciliter l'émergence de champions". Le chef de l'État avait assuré mi-juin, lors du sommet Vivatech, que la réforme de l'ISF, payé par 342.000 foyers et qui a rapporté à l'Etat 5,2 milliards d'euros en 2015, serait mise en oeuvre dès 2018. "Je veux que nous facilitions l'émergence de champions, en ne taxant plus à l'impôt sur la fortune les fonds investis dans les entreprises, les start-up, l'innovation (...) Ce sera fait dès la prochaine loi de finances", avait-il déclaré.
Un impôt créé en 1982. L'impôt sur la fortune, créé en 1982 par François Mitterrand sous le nom d'"impôt sur les grandes fortunes" (IGF), est acquitté par les ménages dont le patrimoine financier, mobilier et immobilier dépasse 1,3 million d'euros. Mais les contribuables assujettis peuvent bénéficier d'un plafonnement, l'impôt sur le revenu ajouté à l'ISF ne devant pas dépasser 75% des revenus, niveau jugé confiscatoire par le Conseil constitutionnel.