Coincé entre le président Macron et le chef du groupe REM à l'assemblée, comment Edouard Philippe va-t-il exercer son rôle de chef de la majorité, habituellement dévolu au Premier ministre ? Dans le JDD, l'intéressé affirme que "ça ne l'inquiète pas". "C’est le mouvement et le succès de notre action qui légitimeront mon rôle auprès d’eux", assure-t-il.
Ne pas brusquer. Le Premier ministre se refuse d'entrer dans un match qu'il sait perdu d'avance, et préfère adopter une attitude moins offensive. "Je n’ai jamais pensé que je ne serais pas le type qui va piloter cette affaire, les institutions le commandent. Pour autant, je ne vais pas arriver devant les 308 députés en leur disant : “Je suis votre chef.” Ce ne sont pas les coups de menton qui feront de moi leur chef", analyse Edouard Philippe. Seule façon de gagner du poids politiquement : réussir sa mission à la tête du gouvernement.
Un match perdu d'avance contre Macron. "Édouard sait parfaitement qu’il ne pourra jamais être vraiment le chef de la majorité. Il ne va pas passer un an à se faire un réseau de parlementaires pour avoir une capacité de résistance au Président, ce serait absurde. La totalité des élus LREM sont macronolâtres ; les deux tiers des LR le détestent ; il n’a pas les moyens politiques d’avoir des arrière-pensées", décrypte un proche du Premier ministre. "C’est sans doute aussi pour ça qu’il a été choisi par Macron", pense-t-il. Un autre affirme : "Il ne pense pas une seconde pouvoir jouer un match contre Macron".
Macron "est vraiment exceptionnel". Plutôt qu'un rapport de concurrence, Edouard Philippe semble vouer une véritable admiration pour le président. "Oui, il m’impressionne", avoue-t-il. "Son intelligence, son inventivité, son contrôle de ses idées et de lui-même. Il est vraiment exceptionnel". Rien que ça.