C'est un débat marquant de cette rentrée politique, qui devrait être "plaisant à regarder" selon le député insoumis Ugo Bernalicis. Au départ, pourtant, l'affiche prévue n'est pas la même que le duel finalement programmé jeudi soir, sur les coups de 22 heures. France 2 propose dans un premier temps Adrien Quatennens, le jeune député insoumis du Nord, pour le face-à-face traditionnel de L'Émission politique. Matignon donne son accord mais, le lendemain, c'est Jean-Luc Mélenchon en personne qui est proposé. "On n'allait pas refuser", glisse un conseiller du Premier ministre même si, à Matignon, on reconnait qu'il a "du talent" et qu'il est "bon en débat". Un adversaire de taille, donc, alors que La France insoumise continue de ferrailler contre le gouvernement sur la nouvelle loi Travail, le projet de loi Finances 2018 ou le projet de loi de lutte contre le terrorisme.
Course à pied ou boxe avant l'émission. Pour faire face, l'équipe d'Édouard Philippe lui a donc préparé des notes sur les interviews du député. La dernière sortie du candidat malheureux à la présidentielle sur "la rue qui a abattu les nazis" pourrait notamment servir le chef du gouvernement. "Je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon jouera le dérapage. Après celui de samedi, il voudra se recrédibiliser", parie-t-on à Matignon. Il n'empêche, "ça peut être casse-gueule d'être face à un démagogue quand on est aux responsabilités", avertit un député. Ce qui n'inquiète pas Pierre-Yves Bournazel, député du groupe des Constructifs : "Face à Jean-Luc Mélenchon qui a quelques problèmes d'éthique, le Premier ministre peut incarner cette exigence de vérité." Une chose est sûre : pour se mettre en condition, Édouard Philippe fera du sport avant, de la course à pied ou de la boxe. "Même s'il ne faudrait pas qu'il arrive au débat avec un cocard !" s'amuse un proche.