Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé mercredi qu'il se rendrait en Nouvelle Calédonie le 5 novembre, au lendemain du référendum sur l'indépendance. Il a ajouté qu'il rencontrerait "l'ensemble des forces politiques" pour évoquer avec elles "les conditions de l'après-4 novembre". Lors du référendum, 174.154 électeurs de Nouvelle-Calédonie seront appelés à répondre à la question : "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante?"
"Aider les forces politiques à construire cet avenir". Ce référendum est prévu par l'accord de Nouméa signé en 1998 et destiné à poursuivre le travail de réconciliation entre Kanaks et Caldoches entamé avec les accords de Matignon en 1988. Ces derniers avaient été signés après les violences des années 1980 qui avaient culminé avec la prise d'otages et l'assaut de la grotte d'Ouvéa en mai 1988, faisant 25 morts.
Pour Édouard Philippe, "le 4 novembre (...) c'est l'aboutissement de trente années d'engagement des parties aux accords de Matignon". Mais "c'est aussi le début de la Nouvelle-Calédonie qui veut continuer sur le chemin qui a été tracé en 1988 (...) et qui veut construire un avenir. Il faudra pour l'État et le gouvernement aider les forces politiques à construire cet avenir. (...) Je serai toujours présent pour faire en sorte que ce dialogue et cette volonté commune puissent prévaloir".
L'État restera "neutre". Édouard Philippe, qui s'est déjà rendu en Nouvelle-Calédonie en décembre 2017, a une nouvelle fois assuré que l'État resterait "neutre, et strictement neutre", jusqu'au jour de la consultation. Alors que les sondages donnent tous le "non" vainqueur, le Premier ministre a dit se méfier "des résultats proclamés par avance".