Le Premier ministre Édouard Philippe s'est rendu vendredi dans le 19e arrondissement de Paris "pour" soutenir son secrétaire d'État au Numérique Mounir Mahjoubi, et non pas "contre" le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, candidat aux législatives dans la même circonscription.
"Mon obsession n'est pas contre, mon obsession c'est pour". "La question c'est pas contre qui mais avec qui", a répondu le Premier ministre, interrogé sur ce déplacement auprès de son ministre, candidat de la République en marche aux législatives dans la 16e circonscription de Paris, comme le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, qui brigue un sixième mandat. "Nous sommes dans une démocratie, il y a des gens qui se présentent dans une même circonscription, mon obsession n'est pas contre, mon obsession c'est pour", a ajouté Édouard Philippe, lors d'une visite d'un espace de coworking.
Le Premier ministre "appelé à la rescousse". Interrogé par BFMTV, Jean-Christophe Cambadélis a livré une autre analyse de la visite d'Édouard Philippe: "Si Mounir Mahjoubi pensait qu'il avait gagné la circonscription comme il le disait, sans coup férir, il n'aurait pas appelé le Premier ministre de droite à sa rescousse. S'il l'appelle, c'est que la situation est moins simple qu'il le pense", a estimé le député socialiste.
Affaire Ferrand: Cambadélis prédit la démission prochaine du ministre https://t.co/CUwxTvqLKZpic.twitter.com/uEuwxz823y
— BFMTV (@BFMTV) 26 mai 2017
Jean-Christophe Cambadélis a marqué son opposition au secrétaire d'État au Numérique: "Nous sommes maintenant très clairement dans un combat", a-t-il noté, avant de préciser: "Dans un débat et un combat entre le socialiste que je représente et le libéral qu'il représente". Le premier secrétaire du PS s'est montré optimiste, pronostiquant son score aux alentours de "24, 25 ou 26%" au premier tour des élections législatives, qui lui permettrait d'accéder "au deuxième tour".
Les ministres battus aux législatives devront démissionner. Vendredi matin, Édouard Philippe et Mounir Mahjoubi étaient accompagnés de Delphine O, suppléante de Mounir Mahjoubi dans cette circonscription, qui siégera donc à l'Assemblée si le candidat l'emporte lors des législatives des 11 et 18 juin. Comme les cinq autres membres du gouvernement à se présenter aux législatives, Mounir Mahjoubi devra démissionner s'il est battu. Au premier tour de l'élection présidentielle, le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête dans cette circonscription.