Alors que la Cour des comptes suggère dans un rapport d'augmenter les frais d'inscription à l'université, le gouvernement a opposé mercredi une fin de non recevoir.
Augmenter les frais d'inscription à l'université pour les étudiants français et européens ne fait pas partie des "projets" du gouvernement, a déclaré mercredi le Premier ministre, après des fuites dans la presse d'un rapport de la Cour des comptes recommandant une telle mesure.
Frédérique Vidal dément aussi. "Je veux vous dire qu'il n'est ni dans les projets de la ministre de l'Enseignement supérieur, ni dans les projets du gouvernement de procéder à cette augmentation pour les étudiants français ou les étudiants européens", a déclaré Édouard Philippe lors de la séance des questions à l'Assemblée nationale.
Peu avant, la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal avait elle aussi émis une fin de non recevoir. "Il n'a jamais été question et il n'est pas question qu'ils (les droits d'inscription) soient augmentés pour l'ensemble des étudiants", a-t-elle déclaré. "Le rapport dont les conclusions ont été diffusées par Le Monde n'a pas été remis au gouvernement et n'avait pas été demandé par le gouvernement", a ajouté la ministre. "Nous ne ferons pas cette augmentation".
Les grandes lignes du rapport diffusées dans la presse. Le quotidien Le Monde a publié dans son édition datée de jeudi les grandes lignes d'un rapport confidentiel de la Cour des comptes, qui doit être transmis aux membres de la commission des finances de l'Assemblée nationale. Selon le quotidien, la Cour préconise une "hausse modulée des droits en fonction du cycle d'études", "en priorité en master". Les frais d'inscription dans les trois années de licence seraient maintenus à 170 euros, mais ils pourraient approcher les 1.000 euros en master (ils sont actuellement à 243 euros). La Cour des comptes n'a pas souhaité diffuser dans l'immédiat ce rapport. Aucun des syndicats représentant les enseignants du supérieur ou les étudiants n'a pu consulter ce rapport.
Ces fuites interviennent deux jours après l'annonce d'un plan gouvernemental pour renforcer l'attractivité de l'enseignement supérieur auprès des étudiants étrangers, dont l'une des principales mesures est l'augmentation des frais d'inscription pour les étudiants n'appartenant pas à l'Union européenne.