Le Premier ministre Edouard Philippe a promis mardi de faire "profondément évoluer" le baccalauréat avec une mise en oeuvre complète pour 2021. "Une concertation sera lancée dès la rentrée prochaine, pour resserrer les épreuves finales autour d'un plus petit nombre de matières et définir ce qui relève du contrôle continu", a-t-il dit dans sa déclaration de politique générale. La concertation aboutira "avant septembre 2018, pour une mise en oeuvre complète de cette réforme pour le bac 2021".
"Nous conduisons 60% de bacheliers à l'échec en licence". "Nous dépensons bien plus que les autres pays pour le lycée, notamment parce que notre système est rigide et conçu autour du baccalauréat, mais nous conduisons 60%, 60% !!, de bacheliers à l'échec en licence !", a déploré le Premier ministre. La dernière tentative de réforme de cet examen bicentenaire date de 2004 et a vite tourné court. Mais chaque année, le bac est la cible de critiques de plus en plus vives. Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a dit début juin vouloir "remuscler" le bac pour le rendre "plus utile" aux élèves. Il veut en faire "un tremplin pour la suite de leur parcours", davantage qu'une "évaluation finale" à l'issue du lycée.
Des liens "resserrés" entre lycée et monde professionnel. Le Premier ministre a aussi affirmé mardi une "ambition forte" pour la filière professionnelle, prônant des liens "resserrés" entre le lycée professionnel et le monde de l'entreprise. "Le lycée professionnel doit aussi être mieux intégré avec les filières post-bac courtes que sont les BTS et les licences professionnelles", a-t-il dit. Il s'est déclaré en faveur de "diplômes de qualification à bac+1" après le baccalauréat professionnel.
Quel avenir pour le bac, qui doit être réformé pour 2021 ?
Chaque année, le bac est la cible de critiques de plus en plus vives. "Trop coûteux": son coût annuel est estimé entre 56 millions d'euros -si l'on ne prend en compte que les frais de logistique- et 1,5 milliard selon le premier syndicat des chefs d'établissement. Le taux de réussite approche les 90%, mais nombre de bacheliers échouent ensuite à l'université, déplorent ses contempteurs. Et pour les filières sélectives (classes préparatoires, BTS, licences sélectives etc.), le choix des établissements se base sur le dossier de l'élève, avant l'examen de juin. Le principal syndicat des chefs d'établissement, le SNPDEN, critique vertement l'examen sous sa forme actuelle et prône "une certification de fin d'études secondaires", ce qu'est en fait devenu le bac aujourd'hui. A cela s'ajouterait une évaluation des compétences nécessaires à la réussite en études supérieures. Pour d'autres chercheurs cet examen national a "des effets bénéfiques sur les apprentissages des élèves et surtout diminue significativement les inégalités sociales à l'école", en poussant les enseignants des lycées des territoires les moins favorisés socialement à avoir les mêmes exigences au niveau national, notait le Conseil d'évaluation du système scolaire (Cnesco) dans un rapport de juin 2016.