Le Premier ministre continue son évolution sur le sujet de la PMA. Alors que la promesse de campagne d'Emmanuel Macron d'étendre la PMA aux couples de femmes et aux mères célibataires provoque déjà les protestations de la droite et la mobilisation de la Manif pour Tous, Édouard Philippe s'est dit jeudi soir "plutôt favorable" à ce projet, rappelant "avoir longtemps été contre".
Il ne se prononce pas sur la conservation des ovocytes. "On peut y aller", a-t-il ajouté, mentionnant ses rencontres avec des femmes, célibataires et en couple ayant eu recours à la PMA en Belgique ou en Espagne, alors que le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a rendu mardi un nouvel avis favorable à l'extension de la PMA.
Édouard Philippe a également ouvert la voie à un remboursement par la Sécurité sociale. "Je ne dis pas qu'il doit être généralisé tout le temps, mais peut-être que l'on peut se demander, si l'on est obligé d'aller dans le tout ou rien, si on ne peut pas regarder s'il y a des règles à mettre en oeuvre pour éviter les dérives", a-t-il expliqué.
La PMA ? Pour @EPhilippePM, "On peut y aller" #LEmissionPolitiquepic.twitter.com/eW0AWhkfD6
— L'Emission politique (@LEPolitique) 27 septembre 2018
Mais le Premier ministre a toutefois rappelé son opposition à la Gestation pour autrui (GPA), et a confié n'avoir pas encore de position définitive sur d'autres volets potentiels du futur projet de loi bioéthique comme la conservation des ovocytes.
En 2013, il signait une tribune contre la PMA. Cette prise de parole marque une nouvelle évolution du discours de l'ancien maire du Havre. En 2013, alors membre de l'UMP et pendant les débats agités autour du "Mariage pour tous", il avait cosigné une tribune avec Nathalie Kosciusko-Morizet pour affirmer son opposition ferme à la PMA. Mais en septembre 2017, déjà invité de l'émission de France 2, Édouard Philippe avait reconnu avoir "évolué" sur le sujet. "Je rencontre des couples qui ont eu recours à cette technique. Je vois ce que ça permet, je ne vois pas ce que ça enlève", avait-il ajouté, visiblement gêné, lors d'un débat avec le biologiste Jacques Testard.