Edouard Philippe a passé son grand oral mardi devant l’Assemblée nationale, et le Premier ministre a insisté sur les mesures concrètes qu’il mettrait en œuvre dans les années à venir. Le contraste était saisissant avec le discours d’Emmanuel Macron la veille devant le Congrès, plus dans les principes que dans la pratique. Les rôles sont donc bien répartis. "Edouard Philippe se positionne comme un exécutant, pas comme quelqu’un qui a une vision. C’est Macron qui a la vision", analyse Philippe Moreau-Chevrolet, spécialiste de la communication politique, dans le cadre des Grandes voix d’Europe 1.
"Le petit illustré de la politique d'Emmanuel Macron". Même constat pour Charles Villeneuve. "Le président de la République a proposé une voie et le Premier ministre a exécuté", juge le journaliste. "Sur le fond, les deux ont tenu leur rôle. Hier avec le cap qui était fixé, et aujourd’hui, un contenu", abonde Robert Namias. "Je suis toujours surpris par les politiques qui hier critiquaient le flou de Macron qui a fixé une vision pour cinq ans, et aujourd’hui ils critiquent Edouard Philippe qui aujourd’hui a développé le petit illustré de la politique d’Emmanuel Macron."
"Il est aussi mauvais que Chaban et Rocard". Quant aux qualités oratoires du Premier ministre, elles n’ont pas sauté aux yeux des Grande voix. "Ni Emmanuel Macron ni Edouard Philippe ne sont de grands orateurs. Quand ils parlent plus de 20 minutes, on commence déjà à trouver le temps un petit peu long", estime Philippe Moreau-Chevrolet. "Sur le fond, il a peut-être réussi son examen de passage, mais pas sur la forme", valide Charles Villeneuve. "D’ailleurs, il est aussi mauvais que Chaban et aussi mauvais que Rocard", insiste le journaliste, qui fait référence aux deux anciens Premiers ministres qu’Edouard Philippe a cité au début de son discours.