Edouard Philippe et son cabinet vont "délocaliser Matignon" dans le Lot, pendant près de trois jours à la mi-décembre, a appris l'AFP jeudi dans l'entourage du Premier ministre, qui y voit une initiative à la fois "symbolique" et "utile". Le chef du gouvernement "a décidé de délocaliser pendant trois jours, du 13 au 15 décembre, l'ensemble de son activité dans le Lot", à l'occasion de la Conférence nationale des territoires prévue le 14 à Cahors, a indiqué Matignon.
"Multiplier les visites de terrain". Avec cette rare initiative, le chef du gouvernement et la cinquantaine de membres de son cabinet "pourront ainsi multiplier les rencontres et les visites de terrain, au contact de tous les acteurs publics et privés du département", explique-t-on. "Délocaliser Matignon pendant trois jours, c'est à la fois utile et symbolique", souligne l'entourage d'Edouard Philippe. "Le Premier ministre ne veut pas se contenter de visites rapides, menées trop souvent au pas de charge du fait de contraintes d'agenda. Il souhaite dès qu'il le peut organiser des déplacements plus longs sur un territoire, avoir davantage de temps pour écouter et dialoguer", poursuit-on à Matignon. "Et puis il y a bien sûr un message aux Français : Matignon quitte Paris et va vers eux. C'est trop souvent l'inverse."
Les conseillers présents une demi-journée. Quant à d'éventuelles critiques sur une initiative "gadget", "on ne peut pas à la fois dire que le Premier ministre et ses conseillers sont trop coincés à Paris pour ensuite désapprouver ce type d'initiative", répond un conseiller. En pratique, le Premier ministre devrait se rendre dans le Lot le 13 décembre dans l'après-midi, après le Conseil des ministres à l'Elysée et la remise du très attendu rapport des médiateurs sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, pour revenir à Paris le 15 en fin de journée. Quant aux conseillers, ils ne devraient pas faire l'intégralité de cette "délocalisation", mais plutôt venir une demi-journée ou une journée chacun en fonction du programme, selon Matignon. Le lieu de résidence du Premier ministre reste à déterminer.