L'éducation entre dans la campagne. Tous les candidats à l'élection présidentielle ont désormais fait connaître leur programme en la matière. Entre les revendications salariales du personnel éducatif, la volonté de remettre au cœur des programmes l'enseignement du français et des mathématiques ou le financement de nouvelles places d'apprentissage, les candidats se saisissent de la question et proposent de nombreuses mesures.
À l'occasion de la sortie de nos Playlists de la présidentielle (celle sur l'éducation est à retrouver en cliquant ici ou en bas de cet article), Europe 1 revient sur les propositions de certains candidats.
Anne Hidalgo
Si la candidate du Parti socialiste est élue, elle mettra en place dans chaque département un "plan mixité permettant de mettre fin aux collèges-ghettos". Car pour Anne Hidalgo, la mixité scolaire est primordiale.
Pour répondre au problème du harcèlement scolaire, elle promet de veiller à "l'application d'une règle simple : tout cas de harcèlement, qu'il ait lieu à l'école ou en ligne, devra donner lieu à une réponse de l'institution, passant par le dialogue avec l'auteur du harcèlement et si nécessaire, par sa sanction".
Elle propose aussi de supprimer la plateforme post-bac Parcoursup et de revaloriser les salaires des enseignants.
Yannick Jadot
Le candidat d'Europe Écologie-Les Verts prône un "grand projet de réconciliation autour de l'école" avec l'embauche de 65.000 postes d'enseignants en particulier pour les maternelles ou pourvoir les remplacements. Son programme confirme aussi son souhait d'augmenter les salaires des enseignants de 20% sur la durée du quinquennat.
Yannick Jadot a annoncé vouloir réduire la durée des vacances scolaires, notamment celles de l’été. Il souhaite aussi "rompre avec une culture de l'apprentissage intensif et de l'évaluation permanente", en soulignant qu'en France 73% du temps de scolarité obligatoire était consacré aux disciplines dites "fondamentales", contre 50% en Europe. Son projet prévoit pour cela de valoriser davantage pour tous les élèves des "apprentissages pratiques dont notre société a besoin" : jardinage, bricolage, cuisine...
Jean Lassalle
Le candidat du parti Résistons! souhaite, lui aussi, revaloriser le salaire des enseignants, le faisant passer de 1.500 à 2.400 euros.
Comme Emmanuel Macron, il souhaite l'apprentissage du code et de l'informatique, mais dès la primaire, contrairement au chef de l'État qui le prévoit à partir de la 5e. Jean Lassalle souhaite aussi l'apprentissage de deux langues vivantes étrangères ou une langue étrangère et une régionale.
S'il est élu, il financera 300.000 places d’apprentissage de plus auprès des entreprises et créera une filière en alternance dès la 4e, à raison d’une journée par semaine.
Marine Le Pen
La candidate du Rassemblement national souhaite imposer le retour de l'uniforme dans les écoles primaires et dans les collèges. Marine Le Pen souhaite aussi "remettre au cœur des programmes" l'enseignement du français, des mathématiques et de l'histoire. L'une de ses premières mesures sera aussi de revaloriser le salaire des enseignants, de 5% par an.
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- Faut-il augmenter les salaires ?
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- Faut-il interdire la chasse ?
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Emmanuel Macron
De son côté, le chef de l'État souhaite former un million d'apprentis en France. "Il faut avoir des filières dans des lycées professionnels qui correspondent aux besoins. Il y a trop de filières où il n’y a pas de débouchés", avait-il expliqué.
Emmanuel Macron souhaite aussi enseigner le langage du code informatique dès la 5e pour ceux qui le souhaitent, remettre les mathématiques dans le tronc commun au lycée et au baccalauréat et mettre en place 30 minutes de sport par jour dès la rentrée 2022 pour les primaires.
Concernant la rémunération des enseignants, il est plus réservé que d'autres candidats et la conditionne à la "définition de nouvelles missions".
Jean-Luc Mélenchon
Pour le candidat de La France insoumise (LFI), le renforcement des effectifs dans les écoles est sa priorité. Il souhaite recruter 160.000 enseignants pendant son mandat, ainsi que 6.000 médecins, psychologues, infirmiers et 8.000 conseillers principaux d'éducations (CPE). Avec cela, Jean-Luc Mélenchon souhaite aussi réduire les effectifs par classe pour atteindre les 19 élèves en moyenne dans les établissements en éducation prioritaire en maternelle.
S'il propose la gratuité des cantines, transports et sorties scolaires, il annonce également la distribution gratuite des manuels et fournitures scolaires. Comme l'envisage Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon veut aussi abroger Parcoursup.
Valérie Pécresse
Un "sursaut national pour l'école" tel est le mot d'ordre de la candidate des Républicains. Valérie Pécresse souhaite "relever le niveau" et pour cela, elle propose d'instaurer deux heures de français et une heure de mathématiques en plus par semaine au primaire. La présidente de la région Île-de-France prévoit aussi d'instaurer un examen à l'entrée du collège afin de déterminer le niveau des élèves pour créer des classes de remise à niveau pour ceux qui en auront besoin.
Au sujet des effectifs, Valérie Pécresse souhaite embaucher 10.000 enseignants supplémentaires et créer une réserve éducation nationale composée de professeurs retraités pour notamment remédier au remplacement d'un professeur absent.
Fabien Roussel
Il est certainement l'un des seuls candidats à la présidentielle à proposer cette mesure : celle de faire passer le temps scolaire à 27 heures par semaine en primaire et à 32 heures au collège. Mais Fabien Roussel se veut rassurant et assure que le temps de travail des enseignants ne sera pas augmenté. Il souhaite aussi abroger les devoirs à la maison.
Il prévoit également le recrutement de 90.000 nouveaux enseignants et l’augmentation des salaires des professeurs de 30%. Pour cela, s'il est élu, il fera progresser le budget de l’Éducation nationale de 45% dès la première année du quinquennat.
Éric Zemmour
La lecture, l’écriture et le calcul seront au centre de l’éducation si Éric Zemmour est élu. Il souhaite également mettre en place un certificat d’études à la fin du primaire pour mesurer ces acquis fondamentaux.
Le candidat du parti Reconquête! souhaite créer un grand ministère de l'Instruction publique et "interdire toute forme de propagande idéologique à l'école". Autres propositions phares du candidat : mettre en place des classes de niveau au collège et rétablir les filières scientifique, économique et social ainsi que littéraire au lycée.
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