EELV, exsangue, se prépare à une campagne "sobre" pour 2017

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Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, doit se préparer à une campagne présidentielle difficile. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Confrontée à des difficultés financières, le parti écologiste ne veut pas pour autant faire une croix sur une campagne présidentielle en 2017. Mais ce sera compliqué. 

Les temps sont durs pour Europe Ecologie-Les Verts. Dans le sillage du Parti socialiste, le parti écologiste enchaîne les revers électoraux et n’en finit plus d’afficher ses divisions. Surtout, EELV est en proie à des difficultés financières. Selon Europe 1, sa dette s’élève à près de 5,5 millions d’euros, et les banques commencent à demander des comptes. Or, il ne reste que 18 mois avant l’élection présidentielle de 2017. Et une campagne, quand on n’est pas assuré, loin s’en faut, de franchir les fameux 5% des suffrages exprimés au premier tour, cela peut faire très mal.

"Nous devrons faire une campagne sobre, moins coûteuse". De là à renoncer purement et simplement à présenter un ou une candidate en 2017, il y a un pas que le trésorier national d’Europe Ecologie-Les Verts se refuse à franchir. "Mais nous devrons faire une campagne sobre, moins coûteuse", prévient Jean Desessard, joint par Europe1.fr. "Je regrette d’ailleurs que les campagnes précédentes, en 2007 et 2012, aient été si onéreuses. En 2017, il y aura un effort à faire, non pas sur les affiches, les tracts ou les bulletins, mais sur les meetings, les réunions publiques, sur les permanents aussi. Il faudra revenir à plus de bénévolat", poursuit le sénateur de Paris. Le parti a d’ailleurs entamé des procédures pour licencier 6 de ses 18 salariés.

Le seuil des 5% qui change tout. Si le parti dirigé par Emmanuelle Cosse envisage une campagne si frugale, c’est d’abord parce que l’objectif des 5% des suffrages exprimés est aujourd’hui utopique. "On ne peut pas partir de l’idée qu’on fera 5%", reconnaît d’ailleurs bien volontiers Jean Desessard. Or, plus ou moins 5% des voix, cela change tout. Moins, les remboursements sont plafonnés à 4,75% du montant maximal autorisé pendant la campagne, soit 800.000 euros environs. Plus, le plafond des remboursements passe à 8 millions d’euros.

En 2012, Eva Joly avait été loin des 5%, puisque la candidate écologiste avait recueilli 2,3% des suffrages. Au total, sa campagne avait coûté 1,8 million d’euros. Le montant des remboursements avait atteint le plafond de 800.000 euros. Si l’on retire les dons reçus par la candidate, environ 450.00 euros, EELV avait au final dû débourser 550.000 euros. "Ça a trop coûté au parti", peste aujourd’hui le trésorier national des écologistes.

"On trouvera une banque prête à nous suivre". La somme peut certes paraître relativement dérisoire pour des grandes formations politiques. Mais pour un parti plombé par une dette de plus de 5 millions d’euros, cela compte. D’autant qu’avant de se lancer dans une campagne présidentielle, il faut convaincre une ou plusieurs banques de consentir des prêts. "C’est sûr qu’il n’est pas à exclure des problèmes pour obtenir un prêt bancaire" admet Jean Desessard, pour qui "tout découlera des 500 signatures. Si on obtient les parrainages, on trouvera une banque prête à nous suivre", veut croire le trésorier. Sauf que là encore, cela s’annonce difficile.

Depuis les derniers scrutins départementaux et régionaux, le nombre d’élus locaux, autorisés à apporter le fameux paraphe, s’est réduit comme peau de chagrin. Pour Europe Ecologie-Les Verts, la route vers 2017 est décidément semée d’embuches. Et contre toute attente, le plus dur pour le parti écologiste ne sera peut-être pas de devoir désigner un candidat.