Myriam El Khomri s'insurge contre le fait que des députés socialistes puissent s'allier à la droite pour déposer une motion de censure contre le gouvernement.
La ministre du Travail Myriam El Khomri, invité de France Info, a jugé mercredi "inconcevable" que des députés socialistes "puissent dérouler le tapis rouge à la droite" en votant la motion de censure contre le gouvernement Valls.
Pas de "passage en force" selon la ministre. La ministre a en outre récusé l'accusation de "passage en force" faite après l'utilisation de l'article 49.3 pour faire adopter son projet de loi Travail. Ce qui aurait été "antidémocratique", a-t-elle estimé, c'est "si le gouvernement avait accepté que 10% des députés socialistes dénaturent le texte".
"Temps de parole des frondeurs pas proportionnel à leur nombre" . La ministre a ironisé sur "le temps de parole médiatique" accordé aux députés socialistes frondeurs, qui "n'est pas proportionnel à leur nombre au sein du groupe socialiste". "Entendre de leur part systématiquement que nous sommes dans un projet de casse sociale, ce n'est absolument pas la réalité", a-t-elle dit.
Des "compromis". Myriam El Khomri a expliqué avoir abouti à des "compromis" sur son projet et retenu "469 amendements" de députés. "Etre à l'écoute, ce n'est pas être à l'arrêt", a-t-elle dit. Interrogée sur la principale critique contre le texte, la primauté de l'accord d'entreprise sur l'accord de branche, avec le risque d'un dumping social, la ministre a affirmé que sa loi prévoyait "un verrou essentiel", l'exigence d'un accord majoritaire, c'est-à-dire signé par des syndicats représentant 50% des salariés, au lieu de 30% actuellement. "C'est la meilleure des garanties en direction des salariés", selon elle. Elle a fait valoir aussi que le gouvernement retenait dans son texte l'amendement prévoyant "une évaluation des accords d'entreprise" par la branche.
"Ces personnes qui soutiennent les avancées du texte". Evoquant la poursuite de la contestation de rue, Mme El Khomri a souligné que des organisations syndicales et étudiantes, comme la CFDT ou la Fage, soutenaient son projet. "Il est important d'écouter tout le monde. N'oublions pas toutes ces personnes qui soutiennent les avancées de ce texte", a-t-elle dit