Élection de Macron : le récit d'une soirée entrée dans l'histoire

Emmanuel Macron a été élu président de la République dimanche soir. © Eric FEFERBERG / AFP
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De l'annonce de l'élection du candidat d'En Marche! à sa soirée de victoire, en passant par ses deux discours successifs et celui de son adversaire, Marine Le Pen, Europe 1 vous résume tout ce qui s'est passé dimanche soir.

À 20 heures pile, c'est son visage qui est apparu sur tous les écrans télévisés, son nom qui a été accolé à l'étiquette de "président". Emmanuel Macron a été élu dimanche soir chef de l'État avec environ 65,9% des suffrages. Retour sur une soirée historique.

20 heures : Macron est élu président

Avec 65,9% des suffrages, Emmanuel Macron, favori dans les sondages, a sans surprise été élu président de la République. C'est le huitième de la 5e République, mais aussi le plus jeune, et indéniablement celui qui aura eu la carrière politique la plus fulgurante. Il a battu Marine Le Pen, candidate Front national, qui a elle aussi marqué l'Histoire en permettant à son parti d'engranger plus de voix qu'il ne l'a jamais fait auparavant : plus de 10 millions.

Le nombre de votes blancs ou nuls a atteint, lui aussi, un record. Plus de quatre millions d'électeurs ont choisi de ne se prononcer pour aucun des deux candidats, soit 8,8% des inscrits. Il n'y en avait eu que 2,2 millions en 2012.

  • 20h16 : Le Pen reconnait sa défaite

Depuis le Chalet du Lac, où se tenait la soirée du Front national, Marine Le Pen a immédiatement reconnu sa défaite. Remerciant "les 11 millions de Français" qui lui "ont accordé leur voix et leur confiance", ainsi que Nicolas Dupont-Aignan qui l'avait ralliée entre les deux tours, la candidate frontiste a aussi esquissé l'avenir de son parti.

"Le Front national doit profondément se renouveler", a-t-elle déclaré, appelant à une transformation "profonde" dès avant les législatives. Un changement de nom est notamment envisagé. Par la suite, diverses déclarations de responsables du parti ont laissé voir de nombreuses divisions internes, qui seront très probablement au cœur des préoccupations du mouvement dans les jours à venir. Mais, pour le moment, l'heure est à la danse pour Marine Le Pen, qui s'éclate sur du Goldman. L'avenir du FN attendra demain.

  • 20h41 : à droite, l'heure de la recomposition

Son candidat, François Fillon, a été éliminé dès le premier tour. Pour la droite, il est temps de songer aux législatives et à la recomposition que Les Républicains semblent devoir subir. Certains, à l'instar de Laurent Wauquiez, croient en "l'alternance" lors de l'élection des députés. Mais d'autres appellent plutôt à coopérer avec Emmanuel Macron. Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, a ainsi déclaré ne pas vouloir "laisser Macron seul face aux extrêmes". 

  • 21h08 : premier discours du président

Depuis son QG, Emmanuel Macron a donné son premier discours présidentiel peu avant 21 heures, soulignant "l'honneur" et "la responsabilité" qui sont les siens. "C'est à vous tous, citoyens de ce pays, que je veux m'adresser, quel qu'ait été votre choix", a-t-il déclaré. "Je ne méconnais aucune difficulté économique, ni l'impasse démocratique, ni l'affaiblissement moral du pays. Je sais la colère, l'anxiété, les doutes, qu'une partie d'entre vous ont exprimés."

Grave et solennelle, cette allocution était l'anti-discours du 23 avril dernier, lorsque le candidat était apparu trop heureux de sa première place au premier tour. Son enthousiasme lui ayant été beaucoup reproché, il a cette fois adopté une posture plus sobre. Et a promis de "[se] battre de toutes [ses] forces contre la division".

  • 21h20 : Mélenchon lance un appel pour les législatives

Les défaits du premier tour ont déjà les yeux rivés sur les législatives. Jean-Luc Mélenchon, arrivé quatrième le 23 avril, a ainsi pris la parole pour appeler les "sept millions de personnes" qui avaient voté pour lui au premier tour à "rester unies" et se "fédérer" en vue de l'élection des députés. "Les législatives doivent montrer qu'après un vote de refus et de peur, il est temps de faire un choix positifs", a-t-il lancé.

Benoît Hamon, lui, s'est contenté de poster un message sur Facebook pour appeler "un maximum de candidatures d'union à gauche pour les législatives". Dans un communiqué, Philippe Poutou n'a, quant à lui, pas masqué sa déception, estimant que l'élection d'Emmanuel Macron n'annonçait que "le début de nouveaux problèmes".

  • 22h36 : Macron, mitterrandien au Louvre

Seul, avançant au son de L'Hymne à la joie de Beethoven, Emmanuel Macron a franchi les quelques mètres qui le séparaient de l'esplanade du Louvre dans une mise en scène rappelant l'investiture de François Mitterrand au Panthéon. Devant des milliers de partisans, le président fraîchement élu a alors donné son deuxième discours de la soirée.


Au Louvre, Macron rejoue l'investiture de...par Europe1fr

Plus dans l'émotion que la première fois, le chef de l'État a une nouvelle fois remercié ses électeurs. "Oui, ce soir, vous l'avez emporté, la France l'a emporté", a-t-il lancé, avant de s'engager à "ne pas décevoir" et "être à la hauteur" des attentes des électeurs. Adressant un mot au front républicain et ces électeurs qui n'adhèrent pas à ses idées, Emmanuel Macron a promis de "protéger la République". Et indiqué aux électeurs du Front national qu'il "ferait tout, durant les cinq années qui viennent, pour qu'ils n'aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes".

  • 23 heures : Fin de soirée avec les intimes

Après son discours au Louvre, à la fin duquel il a été rejoint par sa femme Brigitte et de nombreux responsables d'En Marche!, Emmanuel Macron est retourné à son QG, dans le 15e arrondissement, pour poursuivre la soirée de victoire dans l'intimité.