Échanges d'amabilités par caméras interposées entre Éric Zemmour et Marine Le Pen. Mercredi à Besançon, la candidate RN a accusé son concurrent de Reconquête ! de "mépris de classe" après qu’il ait vu comme un handicap que l’électorat de la candidate RN soit composé "d’ouvriers et de petits employés", par rapport au sien, plus mixte et donc selon lui plus apte à faire l’union des droites.
Quelques heures plus tard, Éric Zemmour a réagi à la charge de Marine Le Pen. Il s’est défendu de faire du mépris de classe. "Ce n’est pas une femme qui a grandi dans des manoirs qui va me faire la leçon", a-t-il répliqué. Il a ensuite cité son exemple personnel, l’enfant ayant grandi en banlieue dans un milieu modeste, avant de terminer par : "Comme l’a dit son père, c’est une bourgeoise".
Gérer le soutien d’Éric Zemmour au second tour
Cette dernière passe d’armes est assez révélatrice. Marine Le Pen semble bien décidée à ne rien laisser passer au candidat Reconquête!. Dans l’entourage de la candidate, il y a même un sujet Éric Zemmour, au point que certains stratèges du RN se demandent comment gérer un soutien de l'ancien journaliste au second tour de l'élection présidentielle.
S’ils admettent que ce soutien est nécessaire pour espérer gagner, Éric Zemmour, perçu comme trop radical, ne détruirait-il pas une partie du travail de normalisation effectué par le parti à la flamme ? Ou alors, faudra-t-il minimiser ce soutien ? En tout cas, Emmanuel Macron a bien compris le potentiel de cette situation. Le président sortant parle d’un tandem Zemmour-Le Pen pour tenter de rediaboliser la députée du Pas-de-Calais.