Les Corses sont appelés à voter dimanche pour choisir leurs conseillers territoriaux en vue de la fusion entre les deux départements de l'île, symbolisée par la création d'une assemblée territoriale unique. Jeudi soir, à Bastia, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni étaient en meeting devant un millier de personnes. Dans une salle chauffée à blanc, les 63 noms de la liste "Pé à Corsica" (Pour la Corse), la liste d'union nationaliste menée par les deux hommes, ont résonné sur fond de musique Corse.
"Il faut passer par le développement économique de l'île". Anne, une militante, espère qu'ils prendront les rênes de cette collectivité unique : "Le regroupement de collectivités, c'est quelque chose dans l'air du temps. En Corse, c'est vrai que cela prend une autre dimension. La Corse est une île qui a toujours connu cette poussée nationaliste. Mais on est conscient qu'il faut passer par le développement économique, le développement de projet pour notre île pour aller, peut-être plus tard, vers l'indépendance totale." Une perspective seulement à très long terme, estime cette militante.
"Ils agitent l'épouvantail de l'indépendance". Face à la liste d'union nationaliste, seule une alliance de la droite et de la gauche, qui semble pour certains contre-nature, pourrait contrecarrer les plans de Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, accusés d'orchestrer une fuite en avant vers l'indépendance. Un point de vue que ne partage pas Michel, venu soutenir les deux leaders nationalistes, qui souhaite seulement plus d'autonomie accordée à l'île. "Ils agitent l'épouvantail de l'indépendance, c'est le seul levier qu'ils peuvent avoir pour de détourner l'électorat", assure-t-il.
Dimanche, les 230.000 électeurs corses auront le choix entre sept listes différentes.