Après la victoire du Rassemblement national aux élections européennes, Emmanuel Macron a annoncé dissoudre l'Assemblée nationale. Les Français sont appelés de nouveau aux urnes le 30 juin et le 7 juillet prochain pour élire leurs nouveaux représentants. Suivez notre direct.
Une victoire du Rassemblement national et une dissolution de l'Assemblée nationale. Les élections européennes de ce dimanche plongent la France dans le flou politique. Alors que la liste de Jordan Bardella arrive en tête des résultats, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de la chambre basse du Parlement. Europe 1 fait le point sur ce qu'il faut retenir au lendemain du scrutin.
Les principales informations :
- Les élections européennes se déroulaient ce dimanche 9 juin en France
- La liste du RN conduite par Jordan Bardella donnée largement en tête avec près de 32% des voix, Valérie Hayer en 2e position avec 14,7%
- Emmanuel Macron a annoncé dissoudre l'Assemblée nationale
- Il s'exprimera mardi lors d'une conférence de presse
Emmanuel Macron va donner une conférence de presse mardi
Le président Emmanuel Macron va s'exprimer ce mardi à l'occasion d'une conférence de presse, deux jours après les résultats des élections européennes et sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale.
Marine Le Pen évoque la réunion à trois avec Jordan Bardella et Marion Maréchal
"J'ai rencontré la tête de liste Reconquête, comme j'ai rencontré d'autres responsables pour construire cette majorité. C'est ce que les Français attendent de nous. Nous sommes prêts à le faire", a déclaré Marine Le Pen sur TF1. Interrogée sur l'éventualité de voir Jordan Bardella promu à Matignon en cas de cohabitation, l'ancienne patronne du parti a confirmé que son successeur serait bel et bien dans la course. "J'ai toujours dit aux Français que nous travaillons depuis des mois dans le cadre d'un couple exécutif dans le but de remplir au mieux les fonctions que les Français nous confieraient : moi vers le poste de Présidente de la République, et lui en tant que Premier ministre", a-t-elle ajouté.
Marine Le Pen sera également candidate
Sur le plateau du 20H de TF1, Marine Le Pen a confirmé qu'elle serait également candidate aux élections législatives. "Les Français ont exprimé un désaveu extrêmement clair de la politique d'Emmanuel Macron", a-t-elle ajouté au sujet des résultats des élections européennes dimanche soir.
Raphaël Glucksmann propose Laurent Berger pour le poste de Premier ministre
Si la gauche venait à remporter les élections législatives anticipées, prévues le 30 juin prochain, Raphaël Glucksmann, qui a conduit la liste PS aux élections européennes, a suggéré le nom de Laurent Berger, ancien secrétaire général de la CFDT, pour occuper le poste de Premier ministre. "Je pense qu'il y a une figure de la société civile qui est capable d'apaiser, qui est l'antithèse du président actuel, qui ne jouera pas avec les institutions, qui réconciliera les Français, qui portera un projet de justice sociale et d'écologie. Oui, je pense à Laurent Berger", a-t-il déclaré sur le plateau du 20H de France 2.
"Il faut tendre la main aux Français"
"Je dis aux électeurs gaulistes du centre et de droite qu'il faut nous rejoindre", a lancé Gérald Darmanin au 20H de TF1. Et d'ajouter : "Nous représentons la seule force qui peut battre l'extrême droite".
Gérald Darmanin prend la parole au 20H de TF1
Le ministre de l'Intérieur annonce qu'il sera candidat aux élections législatives anticipées du 30 juin prochain. Interrogé sur la dissolution de l'Assemblée, Gérald Darmanin, favorable à cette décision, a évoqué "un choix humble, d'écoute. Un acte gaulliste".
Dépôt des candidatures du 12 au 16 juin
Les candidatures pour les élections législatives anticipées devront être déposées entre le mercredi 12 juin et le dimanche 16 juin à 18H00, selon le décret d'Emmanuel Macron publié lundi au Journal officiel. La campagne électorale pour le premier tour du 30 juin débutera le lundi 17 juin. Pour le second tour du 7 juillet, "les déclarations de candidatures seront déposées à partir de la proclamation des résultats" et "jusqu'au mardi 2 juillet" à 18H00
Marion Maréchal a rencontré Marine Le Pen et Jordan Bardella au siège du RN à 17h
Marion Maréchal a rencontré lundi à 17h Marine Le Pen et Jordan Bardella au siège du Rassemblement national, a indiqué à l'AFP le parti lepéniste, confirmant une information du Figaro. "Marion Maréchal avait dès hier soir indiqué qu'elle souhaitait nous rencontrer", a expliqué le RN, en assurant que l'objet de la rencontre était de "discuter" en vue des élections législatives du 30 juin et 7 juillet.
Marion Maréchal, qui menait la liste zemmouriste aux européennes, a exprimé son "souhait ardent que nous puissions trouver le moyen de nous rassembler" avec le Rassemblement national, en vue des législatives des 30 juin et 7 juillet. L'ancienne députée du Front national, qui avait quitté le parti fondé par son grand-père en 2022 pour rejoindre la campagne du candidat à la présidentielle Eric Zemmour, s'est exprimée à l'issue d'un entretien avec sa tante Marine Le Pen et Jordan Bardella au siège du RN.
À Nice, on assume le vote RN
"Pourquoi a-t-on voté Bardella ? Parce qu'on ne sait plus où se tourner maintenant. Avec Macron, on sait pas où on va", réagit auprès d'Europe 1 cet électeur niçois, qui a glissé un bulletin RN ce dimanche. Ce couple de Varois a également voté pour la liste de Jordan Bardella. Il fera le même choix pour les prochaines législatives. "Pour moi, il n'y a qu'eux. Les autres sont nuls comme c'est pas possible. On paie des députés pour qu'on se fasse égorger au coin de la rue, qu'on ait des migrants qui arrivent sans arrêt", peste cet homme. "Les gens en ont marre, ça ne bouge pas, il n'y a rien qui se fait, il n'y a que des paroles, des paroles, des paroles... J'espère qu'eux, ils pourront changer quelque chose parce que je ne vois pas qui pourrait le faire maintenant".
Jean-Pierre, lui, a préféré donner sa voix à Marion Maréchal et espère maintenant l'union des droites. "Il faut qu'ils se mettent tous ensemble, qu'ils essaient de trouver quelque chose pour redresser le pays. On a des dettes, on donne de l'argent à tout le monde, qu'ils s'occupent déjà des Français. Qu'on fasse la paix en Ukraine, qu'on ne se prenne pas pour les rois du monde. Après, il n'y a pas grand monde en face, mais Bardella est quand même très jeune pour faire un Premier ministre". Dans le Var, le RN a presque tout rafflé : seules deux communes sur 153 n'ont pas placé la liste de Jordan Bardella en tête.
À Strasbourg, des électeurs abasourdis
Dans la capitale alsacienne, les électeurs ont voté à contre-courant, plaçant... la France Insoumise (9,89% au niveau national) en tête du scrutin. C'est donc un sacré coup de froid qu'ont ressenti les habitants dimanche, peu après 20h. "C'est la grosse gueule de bois. Si le RN passe aux législatives, je pense sincèrement à quitter la France. L'union de la gauche, le Front populaire... C'est ce qu'il nous reste", témoigne cette habitante au micro d'Europe 1.
Mais si Strasbourg fait figure d'exception, l'Alsace Grand-Est ont très largement plébiscité le Rassemblement national. Katia fait partie de ces électeurs et se veut donc, logiquement, satisfaite ce lundi. "On a mis une claque à M. Macron. Tout simplement parce que les gens, au 10 du mois, ne peuvent plus manger, que les retraites sont de plus en plus faibles. Les hausses de gaz et d'électricité, ça suffit maintenant, stop !".
Pour Jean-Claude et Pierre-Olivier, Emmanuel Macron n'avait d'autre choix que de dissoudre l'Assemblée nationale. "C'était normal, à partir du moment où une majorité de Français a un avis aussi tranché, c'est à eux de choisir", dit le premier. "C'est à double tranchant, c'est un jeu dangereux, c'est quitte ou double", répond le second. En tout cas une chose fait l'unanimité à Strasbourg : toutes les personnes interrogées assurent qu'elles iront voter aux élections législatives anticipées.
Les élections législatives "ne vont pas perturber les JO" affirme le président du CIO
Les élections législatives en France sont "un processus démocratique qui ne va pas perturber les JO", a affirmé lundi Thomas Bach, le président du Comité international olympique (CIO) en marge d'une visite d'école à Paris, au lendemain de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale. "Nous voyons une grande unité en faveur des JO à Paris", a martelé Thomas Bach. A ses côtés, Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, ville hôte des JO , a assuré que "rien ne viendra gâcher les JO" même si elle a jugé "extrêmement troublant" qu'une dissolution soit décidée "juste avant les JO". "Les Jeux arrivent, on est prêt, les Jeux se feront dans un très belle ambiance", a-t-elle dit.
"La France est habituée à faire des élections et ils vont le faire encore une fois, on aura un nouveau gouvernement et un nouveau Parlement et tout le monde va supporter les JO", a déclaré Thomas Bach, au sujet des conséquences possibles de ce scrutin dont le deuxième tour est prévu à trois semaines de l'ouverture des Jeux d'été. Interrogée sur le fait de savoir si elle pourrait "accueillir le monde" avec un éventuel Premier ministre d'extrême droite, Anne Hidalgo a répondu: "moi j'accueillerai le monde en tant que maire de Paris, avec le président de la République, le président du CIO et Tony Estanguet", a-t-elle souligné.
"On est déterminé à livrer ces grands Jeux", a justement expliqué de son côté Tony Estanguet, le patron du Cojo."On a déjà fait face à des adaptations qui ont été fortes, une dizaine d'élections depuis la création du comité de candidature, on a toujours su travailler avec les acteurs publics, on est dans la dernière phase (...) les principales décisions ont déjà toutes été prises, on est dans l'opérationnalité", a-t-il résumé.
"L'union des droites est nécessaire parce que l'état de la France le justifie", rapporte le député européen Nicolas Bay
Député européen depuis le 1ᵉʳ juillet 2014, Nicolas Bay a été réélu, ce dimanche 9 juin, pour un troisième mandat grâce au score obtenu par son parti, Reconquête!, aux dernières élections européennes. Pour lui, l'union des droites est indispensable pour les prochaines élections législatives. "L'union des droites est nécessaire parce que l'état de la France le justifie, parce que beaucoup de Français l'attendent et parce que ce serait la plus belle des réponses à Emmanuel Macron qui fait un coup politique", a déclaré Nicolas Bay au micro d'Europe 1. "Vous savez, le propre d'une campagne électorale, c'est qu'on souligne les différences et on peut assumer les différences. Et on l'a fait à Reconquête!, puisque Marion Maréchal a souligné nos différences aussi bien avec LR qu'avec le RN. Donc, nous, nous souhaitons que cette coalition législative se fasse. Nous tendons la main de manière très claire au RN, LR et éventuellement d'ailleurs à d'autres. Je pense au mouvement Nicolas Dupont-Aignan", a précisé le député européen.
"On n'a jamais eu des élections législatives dans un temps aussi court", analyse la politologue Anne-Charlène Bezzina
Anne-Charlène Bezzina, politologue et constitutionnaliste, a analysé le calendrier électoral des prochaine semaines au micro d'Europe 1. "Des élections législatives anticipées post-dissolution, on en a déjà eu, mais elles n'ont jamais eu lieu aussi tôt après une dissolution. Je crois que le record était en 81, d'une trentaine de jours. On n'a jamais eu des élections législatives dans un temps aussi court. Alors en même temps, c'est vrai que le choix d'annoncer la dissolution ce dimanche ne laissait pas beaucoup de place puisqu'il y a le dimanche 14 juillet, le 21 juillet les gens sont en vacances et ensuite il y a les Jeux olympiques. Mais c'est vrai qu'on aurait pu s'attendre à une dissolution de rentrée parlementaire parce que là, ça laisse très peu de temps aux oppositions pour s'organiser", a déclaré Anne-Charlène Bezzina.
"J'espère qu'on n'aura pas la droite la plus idiote d'Europe", déclare Luce, une auditrice
Au micro d'Europe 1, une auditrice est revenue sur le score du Rassemblement national, sur une potentielle "union des droites", et sur la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale. "J'ai été effectivement très secoué par cette décision. J'ai été prise de court. Je pense que l'heure est grave. Si vous voulez, pour moi, on est vraiment face à un moment de l'histoire. Je souhaite qu'il y ait une union des droites. J'estime que là, les Français, les citoyens, on a fait le job, on a fait notre part du travail. Dans l'histoire, on a eu une gauche un peu sotte, parfois idiote utile. J'espère qu'on n'aura pas la droite la plus idiote d'Europe. J'attends qu'il puisse y avoir une union des droites", a rapporté l'auditrice au micro d'Europe 1.
"Quand les Français se mobilisent, ils font plier le président de la République", se réjouit Franck Allisio
Député RN des Bouches-du-Rhône, Franck Allisio voit dans la victoire de son parti aux élections européennes le fait que "plus que jamais, le slogan de Marine, 'quand le peuple vote, le peuple gagne', se réalise. Pour la première fois, les Français se sont mobilisés. Quand les Français se mobilisent, quand ils sont au rendez-vous, ils font plier jusqu'au président de la République qui n'est pourtant pas d'habitude très ouvert à la discussion", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Quant à la possibilité que Jordan Bardella soit Premier ministre, pour le député RN, "il a un parti qui est aujourd'hui la première force politique derrière lui, il a quelqu'un qui a une grande expérience, qui se prépare à être présidente de la République et qui lui donnera les bons conseils, qui s'appelle Marine Le Pen... On ne savait pas qu'il pouvait devenir Premier ministre avant qu'elle devienne présidente de la République, donc ils travailleront en binôme", avance-t-il sur Europe 1.
Juste après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée, Marion Maréchal Le Pen (Reconquête!), a également tendu la main à son ancien parti, le RN. Sans affirmer un possible rapprochement, Franck Allisio souligne vouloir "rassembler le plus largement possible. Tous ceux avec qui on peut discuter, on discutera avec eux".
"Un coup de poker d'un joueur assez solitaire et égoïste", analyse Olivier Dartigolles
Au micro d'Europe 1, le chroniqueur politique Olivier Dartigolles analyse la décision d'Emmanuel Macron. Selon lui, "ce qui le fait réagir, c'est le nouveau paysage politique qui s'impose à lui, avec RN et Reconquête qui vont fleurter avec les 40%, et un score historiquement très faible du camp macroniste. Sur cette décision, j'y vois un coup de poker d'un joueur assez solitaire et égoïste qu'est devenu le président de la République".
Pour le chroniqueur politique, deux scénarios sont possibles : soit le chef de l'État "fait appel à un sursaut, à une remobilisation de l'électorat pour reconfigurer une nouvelle coalition politique et aller chercher une majorité relative ou absolue, ce qui serait un coup de génie", soit "un choix beaucoup plus cynique, où il donne les clés du camion et des affaires du pays au RN, et en l'occurrence à Jordan Bardella, pour essayer de les essorer dans les trois années à venir avant 2027, pour essayer de lever l'équation RN tout en mettant un petit caillou dans la chaussure de Marine Le Pen. C'est beaucoup de calculs et de jeux de billards", analyse-t-il.
Pour le député LFI Bastien Lachaud, Emmanuel Macron "a enfin pris conscience qu'il n'avait pas de légitimité pour gouverner"
Invité de l'édition spéciale d'Europe 1 ce lundi matin, le député LFI de la 6e circonscription de Seine-Saint-Denis, Bastien Lachaud, a affirmé qu'Emmanuel Macron "a enfin pris conscience qu'il n'avait pas de légitimité pour gouverner, c'est le cas depuis les élections législatives où il n'a pas de majorité absolue, il gouverne à coups de 49.3, il voulait supprimer 20 milliards de dépenses publiques à coups de décrets sans que le Parlement puisse se prononcer... On est dans une situation où il utilisait tous les outils de la Ve République pour gouverner sans légitimité", fustige-t-il au micro d'Europe 1.
Pour Bastien Lachaud, le président "a raison" de dissoudre l'Assemblée nationale, même si, selon lui "il aurait pu faire œuvre plus utile en démissionnant, en remettant son mandat directement en jeu puisqu'il est responsable de l'échec de sa politique". Le député LFI reproche notamment au chef de l'État d'avoir "promis qu'il ferait disparaitre l'extrême droite, et il la fait prospérer".
Quant à l'avenir de la gauche, Bastien Lachaud affirme que les élus vont "tout faire pour recréer l'unité dans la clarté et pouvoir reprendre le pouvoir le 30 juin et 7 juillet". "Le macronisme est mort hier. Aujourd'hui, il y a deux projets qui s'affrontent : celui du RN, identitaire, xénophobe, raciste, et le projet que nous portons d'une nouvelle France inclusive, anti-raciste. Le choix est clair", a-t-il conclu au micro d'Europe 1.
"Ma seule ambition est d'être utile à notre pays que j'aime tant"
Le président Emmanuel Macron a réaffirmé lundi, au lendemain de sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale, qu'il avait "confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste" lors des élections anticipées qui se tiendront dans trois semaines.
"J'ai confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures. Ma seule ambition est d'être utile à notre pays que j'aime tant", a-t-il déclaré sur X.
Les résultats définitifs sont connus
Après les premières estimations ce dimanche soir, les résultats définitifs des élections européennes sont connus. En France, le ministère de l'Intérieur a publié peu avant 5 heures du matin ce lundi les résultats. Sans surprise, le Rassemblement national sort grand gagnant du scrutin, avec 31,47% des voix. Loin derrière, Valérie Hayer, candidate de la majorité présidentielle, réalise un score de 14,56%. Juste derrière elle, Raphaël Glucksmann (Place publique-PS) récolte 13,80% des voix, un score en progression par rapport à l'élection 2019.
La France insoumise, menée par Manon Aubry, se retrouve en quatrième place des résultats, avec presque 10% des voix (9,87%). Suivent ensuite Les Républicains avec 7,24% des voix, les écologistes (5,47%) et Reconquête, avec 5,46% des votes.
Les principaux résultats définitifs :
- Rassemblement national : 31,47%
- Renaissance/ Majorité présidentielle : 14,56%
- Place Publique-Parti Socialiste : 13,80%
- La France insoumise : 9,87%
- Les Républicains : 7,24%
- Europe Écologie les Verts : 5,47%
- Reconquête : 5,46%
Une nouvelle campagne démarre
Emmanuel Macron a répondu à la victoire historique de l'extrême droite aux européennes dimanche par une dissolution retentissante de l'Assemblée nationale, un coup de poker qui plonge la France dans un profond flou politique. Trois semaines éclairs s'ouvrent avant le premier tour des législatives le 30 juin puis le second le 7 juillet, à la veille des Jeux Olympiques de Paris (26 juillet - 11 août). Face à la "montée des nationalistes", le chef de l'État a expliqué vouloir "redonner" aux Français "le choix de notre avenir parlementaire par le vote".
C'est un "coup de tonnerre" autant qu'un "coup de poker", au moment où "il y a une très forte volonté de la part des Français de sanctionner le président de la République", souligne la sondeuse Céline Bracq, directrice générale de l'institut Odoxa. Car le vote sanction vient d'atteindre des records. Emmenée par Jordan Bardella, la liste du Rassemblement national a triomphé avec quelque 32% des voix, très loin devant la candidate macroniste Valérie Hayer (environ 14,5%) et la tête de liste du PS Raphaël Glucksmann (14%).
Avec la dissolution, Emmanuel Macron fait "un pari extrêmement risqué" même s'"il y aura certainement des comportements de vote très différents" entre législatives et européennes, estime l'historien Jean Garrigues. "Ces élections vont mettre les Français devant le fait accompli : est-ce qu'on veut un gouvernement RN ?". Le Rassemblement est "prêt à exercer le pouvoir", a affirmé dimanche Marine Le Pen , avant un bureau exécutif avec Jordan Bardella, sur un format mimant un conseil des ministres.
Emmanuel Macron a de son côté réuni le gouvernement dans la soirée. Le chef de l'État doit se rendre lundi à des commémorations à Tulle et Oradour-sur-Glane, mais il a aussi promis de s'exprimer cette semaine pour dire "l'orientation" qu'il croit "juste pour la nation".