Dimanche, lors de son dernier meeting, à Marseille, Léon Deffontaines, jeune tête de liste des communistes, a appelé les "abstentionnistes" et les "grands déçus de la politique" à voter, le 9 juin, aux élections européennes, pour lui permettre d'atteindre les 5%. "Si nous passons le seuil fatidique des 5% (...) alors oui, il y aura bien cinq sièges de plus (à gauche), nous pouvons faire perdre cinq sièges à Jordan Bardella et à Emmanuel Macron", a lancé cet ex. -responsable des Jeunesses communistes, pour l'instant crédité dans les sondages d'un score inférieur à ce cap.
"Nous sommes ouverts, nous ne sommes pas sectaires, bienvenue chez vous", a tenté le candidat de 28 ans devant une assemblée largement poivre et sel de quelque 1.500 militants venus de tout le Sud de la France. Juste avant lui, le patron des communistes, Fabien Roussel, avait fait de la pédagogie : "Chaque voix va compter, là c'est sérieux, parce que si on fait 4,98%, sur un zéro député, si on fait 5, 01%, sur cinq députés", avait-il expliqué, dénonçant un "mécanisme totalement injuste".
"Une gauche authentique et populaire"
"L'enjeu c'est pas une course où il devrait que la liste de Raphaël Glucksmann passe devant Hayer (NDLR : majorité présidentielle). Le sujet c'est que toutes les listes de gauche additionnées feraient le plus de députés possible" face à l'extrême droite, a insisté le député du Nord.
Appelant à construire "une gauche authentique et populaire", Léon Deffontaines a regretté "une gauche captive de deux offres": "celle de François Hollande, de la gauche libérale, qui a tourné le dos aux travailleurs, et l'autre, une gauche outrancière qui cherche de plus en plus à diviser". Des références à la liste socialiste conduite par Raphaël Glucksmann et à la liste insoumise ressortent par Manon Aubry.
Puis, attaquant le Rassemblement national et le favori des sondages, Jordan Bardella, il a déclaré « des faussaires » qui « se déguisent en défenseurs des classes populaires » mais « s'opposent systématiquement à toutes les mesures de justice sociale ».
"L'Europe que je porte c'est pas celle de l'austérité mais celle qui permettra de redéployer des services publics", des écoles, des douaniers, le rétablissement de la police de proximité. Car "à chaque fois que l'Etat recule c'est carton plein pour le trafic de drogue", a-t-il insisté, dans la deuxième ville de France, où le narcotrafic a provoqué la mort d'une cinquantaine de personnes en 2023. Enfin, sur le contexte international, le jeune candidat a refusé "l'engrenage guerrier" estimant que "la paix est un projet politique" qui "se construit".