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avec AFP / Crédit photo : AFP
Face à Jordan Bardella, crédité de 32% des intentions de vote à cinq semaines des européennes, selon un sondage Ipsos, Valérie Hayer fait office de challenger, avec seulement 17%. La macroniste doit notamment combler un déficit de notoriété, quand le jeune patron du Rassemblement national jouit d'une solide implantation dans le paysage politique. 

C'est leur premier face-à-face de la campagne des européennes : la tête de liste du Rassemblement national, Jordan Bardella, grand favori des sondages, affronte jeudi à 21h sa concurrente macroniste, Valérie Hayer, lors d'un débat sur BFMTV qui doit permettre d'évoquer "le fond". Face à Jordan Bardella, crédité de 32% des intentions de vote à cinq semaines du scrutin, selon un sondage Ipsos, Valérie Hayer fait office de challenger, avec seulement 17% et dans son rétroviseur le candidat des socialistes Raphaël Glucksmann (14%).

La macroniste doit notamment combler un déficit de notoriété, quand le jeune patron du Rassemblement national, 28 ans, jouit d'une solide implantation dans le paysage politique, tout en étant rompu aux joutes médiatiques. Ce débat à une heure de grande écoute doit permettre à l'eurodéputée sortante, qui dirige le groupe centriste Renew au Parlement européen, de faire valoir ses arguments face à son principal rival. Et de tenter de relancer une campagne pour l'heure sans dynamique, y compris dans le propre électorat du président de la République.

"Leur bilan contre notre projet"

Le camp présidentiel, que le chef de l'État a appelé à une plus grande mobilisation au vu de la situation, mise sur un angle d'attaque face à Jordan Bardella : "montrer qu'elle est sérieuse, qu'elle connaît les dossiers au fond, là où Bardella n'est pas très à l'aise", résume une ministre. Une autre abonde : "Hayer, elle a le ton juste, le contenu", quand Bardella "se tait et se cache" en refusant les débats. 

 

Face au procès récurrent en incompétence et esquive instruit par la majorité macroniste, Jordan Bardella, lui-même eurodéputé sortant, a relevé le gant mercredi lors d'un meeting à Perpignan. "Débattons maintenant du destin de la France sans caricature, sans prêt-à-penser, sans attaques sous la ceinture : nous sommes prêts à débattre du fond", a-t-il lancé. Une semaine après le discours sur l'Europe prononcé par Emmanuel Macron la semaine dernière à la Sorbonne - "le top départ de sa campagne" -, le patron du RN a estimé que "désormais, les choses sont claires" : "c'est leur bilan contre notre projet".

Après des questions d'actualité, le débat, prévu pour durer 1h30, devrait s'articuler autour de quatre parties - l'Europe de la défense et le soutien à l'Ukraine, l'écologie et l'agriculture, l'Europe sociale et le pouvoir d'achat, l'immigration - avant la conclusion par "une carte blanche" de chaque candidat.

"Nous aurons plein d'alliés" 

La vision plus globale du fonctionnement de l'Union européenne et sa gouvernance donnera aussi sans doute lieu à des échanges musclés, alors que Marine Le Pen a assumé mercredi "d'être critique" et de vouloir "dire non" sur certains thèmes. De son côté, Valérie Hayer ne cesse d'alerter face au "risque majeur", selon elle, de "laisser l'Europe aux mains de ceux qui l'ont toujours combattue", à savoir l'extrême droite. Elle pourrait mettre l'accent sur les difficultés du RN à trouver des alliés au Parlement européen.

"C'est qui leurs copains ? C'est l'AfD allemande qui propose la déportation de deux millions d'étrangers et qui veut que Mayotte soit rattachée aux Comores ? Le gouvernement italien qui soutient Madame von der Leyen mais qui est abhorré en même temps par le Rassemblement national ? Je ne sais pas comment on fait une internationale des nationalistes", s'est interrogé le porte-parole de sa liste, Clément Beaune sur Public Sénat. Même sans l'AfD, qui est "un parti difficile à suivre", "nous aurons plein d'alliés", a assuré le député RN Jean-Philippe Tanguy sur LCI en citant "la Lega en Italie de Matteo Salvini", "nos amis des Pays-Bas, autrichiens, danois...".

Pour Jordan Bardella, ce débat servira à une répétition avant celui prévu, à une date non encore fixée, avec le Premier ministre Gabriel Attal. Les deux hommes avaient rendez-vous ce jeudi pour discuter des réponses à la violence de certains mineurs, mais ce rendez-vous a été reporté à la semaine du 13 mai pour des raison d'agenda selon Matignon.