Après d'importantes tensions en début d'années, avec la mort du général Soleilmani dans une frappe américaine et le crash d'un avion ukrainien, les Iraniens s'apprêtent à voter dans un contexte pour le moins compliqué. Les élections législatives auront lieu vendredi, et le pouvoir ne facilite pas la tâche du clan réformateur. Les autorités iraniennes organisent une sorte de sélection des candidats. 40 députés d'un parti d'opposition ont vu leur candidature refusée par la commission électorale à quelques jours du scrutin. "C'est incroyable d'être dans une telle situation", s'indigne un député concerné par cette interdiction, rencontré par Europe 1.
"Ils n'expliquent même pas leur décision, donc je n'ai aucun moyen de la contester. La seule raison que je trouve est politique. Bien sur, tout cela va avoir un effet négatif sur l'atmosphère politique du pays", poursuit l'élu.
7.000 rejets concernent les réformistes
Il y a bien des candidats conservateurs écartés pour corruption, mais la majorité des 7.000 rejets concernent des réformistes. Pour un jeune analyste informatique, Mohammad, interrogé par Europe 1, il s'agit d'une manœuvre politique. "Ils sont entrain de façonner le parlement pour protéger le Guide suprême ou quelqu'un d'autre", explique le jeune Iranien. "Tout le monde devrait avoir le droit de concourir à cette élection, qu'importe la religion, chrétien ou musulman, ça ne devrait pas compter", affirme-t-il.
Un contexte qui laisse présager d'une forte abstention chez des Iraniens désabusés, ceux qui considéraient déjà que leur démocratie était largement amoindrie.