Malgré l’échec de la fusion avec la liste EELV de René Louail (6,7 % au premier tour), Jean-Yves Le Drian (PS), largement en tête au premier tour, remporte aisément la Bretagne. Il récolte 51,41% des voix (53 sièges), contre 29,72% (18 sièges) pour son rival de droite Marc Le Fur, selon les résultats définitifs. Le candidat FN Gilles Pennelle arrive bon dernier avec 18,87% des suffrages (12 sièges). Le candidat de l’union de la droite n’a pas réussi à mobiliser son électorat malgré son engagement auprès des bonnets rouges et contre la Manif pour tous.
"Assurer cette présidence". Pris par son poste de ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian n’a pas beaucoup fait campagne, et réalise pourtant le meilleur score de la gauche au premier et au second tour. "J'ai dit aux Bretons que si j'étais candidat à la présidence de la région, c'était bien pour assurer cette présidence", a déclaré Jean-Yves Le Drian, peu après l'annonce de sa victoire, sur TF1. "J'ai rassemblé au premier tour. Ma liste était une liste de rassemblement très diverse, au-delà de la gauche, avec des personnes qui se réclament du centre", et qui "intégrait aussi des écologistes", a-t-il dit. "Au deuxième tour, ma liste est restée telle qu'elle était, puisqu'elle était déjà une liste de rassemblement", a analysé le ministre, qui avait refusé d'ajouter des écologistes sur sa liste malgré les pressions de son camp au plus haut niveau.
Le Drian au gouvernement, jusqu'à quand ? Pendant toute la durée de l’état d’urgence, l’homme fort de la Bretagne, qu’il a déjà présidée entre 2004 et 2010, restera au gouvernement, sur demande de François Hollande. "Il se trouve que nous sommes en état d'urgence et que le président de la République a souhaité que je continue à assurer mes fonctions le temps nécessaire, et c'est lui qui appréciera l'ampleur du temps où je resterai ministre de la Défense", a expliqué Jean-Yves Le Drian. C’est Loïg Chesnais-Girard, son directeur de campagne, qui doit diriger la région pendant cette période.
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En 2012, Pierrick Massiot (PS) avait repris la présidence de la région après la nomination de Jean-Yves Le Drian au gouvernement. Conserver cette région était un enjeu de taille pour le parti socialiste. La Bretagne reste l’un des territoires où le FN a le plus de mal s’implanter. Dans cette région qui n'a finalement pas été fusionnée avec les Pays de la Loire, comme le réclamaient certains, le taux de chômage est légèrement inférieur à la moyenne nationale avec 8,8 %.
Selon le CEVIPOF, la Bretagne fait partie du petit nombre de régions où l’emploi n’a pas cessé de croître entre 2000 et 2013. Son PIB de 86,5 milliards d'euros en 2012 la situe en septième position des régions pour sa contribution à la richesse nationale et au huitième rang pour le montant de son PIB par habitant. Avec une superficie de 27 200 km2, la Bretagne a la plus petite étendue des 13 nouvelles régions après la Corse.