Plusieurs centaines de manifestants ont appris jeudi soir la venue de la Première ministre Élisabeth Borne dans l'Aveyron pour parler santé, au lendemain de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. À Rodez, où elle était attendue, des syndicalistes se sont donné rendez-vous avec quelques gilets jaunes. Certains appellent à la démission de la cheffe du gouvernement.
Une diversion selon les manifestants
Jean-François Chaliez, syndicaliste à l'Unsa Santé, fait face au cordon de CRS qui les empêchent de passer. Lui ne veut pas que le gouvernement se serve de la santé pour tourner la page des retraites. "Je bosse dans un hôpital psychiatrique. Il nous manque 15 à 20% de postes d'infirmiers. On n'arrive plus à recruter. Le diplôme infirmier n'est plus attractif. On considère que le problème de la santé, il faudra en parler. Mais d'abord que Madame Borne règle son problème avec les partenaires sociaux sur les retraites", peste-t-il au micro d'Europe 1.
"On n'est pas d'accord pour éventuellement projeter des gens dans deux ans de plus de carrière alors qu'ils ne la finissent même pas, leur carrière", ajoute le syndicaliste. Daniel, qui travaille au service technique de l'hôpital, est lui aussi ici et pour lui, c'est une diversion. La santé mérite mieux, selon lui. "Peut-être que ce n'était pas le bon moment pour sa venue ici", remarque-t-il. "Elle aurait pu venir plus tard pour en parler vraiment, parce qu'il y a des choses à faire : il y a des besoins. Et ce n'est pas que l'hôpital de Rodez, ce sont tous les hôpitaux."
Élisabeth Borne appelle à un "apaisement"
Lors de sa visite dans l'Aveyron, la Première ministre a insisté sur son parfait "alignement" avec le président de la République et a appelé à un "apaisement dans le pays" face à la crise des retraites. Le gouvernement et les syndicats attendent vendredi 14 avril une décision du Conseil constitutionnel sur la conformité de la réforme, qui sera précédée la veille par une nouvelle journée de mobilisation des syndicats.