Noël Mamère ne se prive pas d'un tacle contre la ministre de l'Ecologie. Ségolène Royal "ment aux Français en faisant croire qu'elle n'était pas au courant" de la décision européenne fixant de nouvelles normes moins contraignantes d'émissions de gaz polluants pour les moteurs diesel, a accusé dimanche le député écologiste.
Les faits. La Commission européenne a annoncé mercredi la mise en œuvre de nouvelles procédures de tests en condition réelle pour les véhicules à motorisation diesel, qui remplaceront à partir de 2016 les tests réalisés en laboratoire. La marge de tolérance accordée pour les émissions d'oxyde d'azote, qui pourront excéder le seuil actuel de 80 mg/km de 110% jusqu'en 2020, puis de 50% au-delà, a soulevé la colère des écologistes.
La position de Ségolène Royal. Ségolène Royal a demandé jeudi à la Commission européenne "une réunion de clarification" sur la décision adoptée mercredi fixant de nouvelles normes, jugées plus laxistes que les précédentes par les défenseurs de l'environnement. Ce projet adopté par un comité technique "a suscité une profonde incompréhension" et "n'est pas satisfaisant", a déclaré Ségolène Royal, ajoutant qu'"une décision de cette importance doit être discutée et décidée en réunion des ministres, c'est-à-dire au niveau politique".
La critique. "Ségolène Royal, elle fonctionne beaucoup dans la communication. Elle oublie de dire que c'est le gouvernement français, le gouvernement allemand et d'autres gouvernements (...) qui se sont battus devant la Commission européenne pour qu'on accorde une libéralité de plus au lobby des constructeurs automobiles", a affirmé Noël Mamère sur France 5 dans l'émission "C politique".
"Elle ment aux Français en faisant croire qu'elle n'était pas au courant, alors que son gouvernement s'est battu pour permettre aux constructeurs automobiles d'aller à une fois et demie les normes européennes", a-t-il déploré. "Je lui demande de dire la vérité, d'arrêter de nous balader, de la même manière qu'au mois de septembre dernier elle a autorisé trois recherches d'hydrocarbures liquides et gazeux en France", a-t-il ajouté.