Emmanuel Macron va annoncer lundi à Clichy-sous-Bois, puis mardi dans la région lilloise, plusieurs mesures phares en faveur des habitants des quartiers populaires, dont le lancement d'emplois francs, une présence renforcée des services publics et le recours au "testing" contre les discriminations.
Clichy, une ville emblématique. Ces déplacements permettront au président de promouvoir sa politique sociale et de répondre ainsi à ceux qui lui reprochent de favoriser d'abord les Français les plus fortunés, avec notamment la réforme de l'ISF. Après un déjeuner avec des acteurs de la politique de la ville et des élus, il est attendu dans le quartier du Plateau de Clichy-sous-Bois, une ville de la banlieue parisienne "particulièrement emblématique" selon l'Élysée puisqu'elle a bénéficié du plus ambitieux programme de rénovation urbaine jamais réalisé en France (670 millions d'euros) après avoir été le berceau des émeutes urbaines de 2005.
Journée à Tourcoing mardi. Il se rend ensuite en fin de journée à Lille et Roubaix où il participera à un dîner sur les discriminations. Mardi il passera la matinée à Tourcoing, l'une des villes les plus pauvres de France, pour rencontrer des acteurs locaux et prononcer un discours sur sa politique de la ville.
Présentation d'initiatives locales. Emmanuel Macron veut "agir dès maintenant avec des mesures concrètes pour améliorer le quotidien" des cinq millions de personnes qui habitent dans les 1.514 quartiers les plus pauvres, appelés "quartiers de la politique de la ville", a expliqué l'Élysée. Dans son discours mardi, le président annoncera des initiatives dès l'enseignement secondaire : renforcement des internats, aide aux stages de 3ème en confiant aux principaux des collèges la charge de les trouver. Dans ces quartiers, l'État s'engagera aussi à faire revenir les services publics, comme la Poste et à doubler les maisons de santé.
Un test des emplois francs. Promesse de campagne, les emplois francs seront expérimentés dans plusieurs dizaines de quartiers dès 2018. Ce système prévoit de donner une prime aux entreprises qui embauchent des jeunes de ces quartiers - 15.000 euros sur trois ans pour les CDI et 5.000 euros sur deux ans pour les CDD de plus de 6 mois. Il a été budgété à hauteur de 180 millions d'euros pour 2018, ce qui permettra de financer environ 10.000 emplois francs. Ce système doit être généralisé en 2020.
Étendre le "name and shame". Pour lutter contre les discriminations sur le nom, l'adresse ou l'origine, Emmanuel Macron "souhaite étendre les mesures de testing" des entreprises privées (test sur les recrutements) avec une publication des résultats, selon le principe du "name and shame" (nommer et blâmer) à l'américaine.
Confirmer les investissements financiers. Il doit aussi confirmer le doublement des crédits des programmes de rénovation urbaine, qui seront portés à 10 milliards d'euros, financés principalement par les organismes HLM. De nombreux élus et associations ont critiqué les restrictions budgétaires annoncées cet été, comme la baisse des emplois aidés, très nombreux dans les quartiers populaires.