Les parlementaires sont convoqués en Congrès à Versailles lundi, pour assister à un discours du chef de l'Etat. Un discours d'1h30 environ pour faire un bilan et fixer le cap pour l'année prochaine... mais qui ne devrait pas intéresser grand monde, selon Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match, interrogé dimanche par Europe 1.
"Le bon moment aurait été le 14 juillet". "Je ne suis pas sûr que beaucoup de monde entende parler de ce discours. L'opinion publique, elle travaille le lundi à 15h. C'est un discours pour les parlementaires, le monde politique et les journalistes", analyse Bruno Jeudy. Le discours, qui devrait aborder dans les grandes lignes la future réforme des retraites, la future réforme de l'audiovisuelle, les défis de l'Union européenne ou encore la bioéthique, ne sera retransmis que par les chaînes d'information en continue.
"Le bon moment pour être entendu aurait été le 14 juillet. Mais Emmanuel Macron a préféré mettre fin à la traditionnelle interview le jour de la Fête nationale", rappelle le journaliste politique. L'an dernier, le discours devant le Congrès, à Versailles, avait été suivi par 1,5 million de téléspectateurs, soit quatre fois moins qu'un journal télévisé présenté par Jean-Pierre Pernaut.
Pas de virage à gauche. Sur le fond, selon son entourage, le chef de l'Etat ne devrait pas apporter de gages à son "aile gauche", qui demande plus de mesures sociales. Emmanuel Macron devrait faire de la pédagogie sur sa "philosophie générale", sur le "macronisme" qui, selon ses proches, vise à "l'émancipation des Français et de la société".
Mais le président devrait tout de même aborder dans les grandes lignes le futur plan de lutte contre la pauvreté, dont la présentation, initialement prévue la semaine prochaine, a été décalée, en raison du déplacement d'Emmanuel Macron en Russie pour la demie-finale de la Coupe du monde face à la Belgique.
"Le pouvoir commence à connaître des difficultés". Pour Bruno Jeudy, ce report est "le signe que le pouvoir commence à connaître des difficultés". "C'est une répartition du pouvoir où le président fait tout. Et quand il y a trop de choses à faire, il y a des choses qui passent à la trappe. Et c'est le cas du plan pauvreté".