Cela sonne comme un constat d'échec : "Je n'ai pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants", a regretté mercredi soir Emmanuel Macron, au 20H de TF1, ajoutant que le pouvoir ne leur a "sans doute" pas assez apporté de "considération".
"Ce divorce m'inquiète". "Ça me touche moi. Si ça ne touchait que ma personne, ça ne serait pas grave. Ce divorce m'inquiète. Je l'ai vu sur le terrain, la colère, les interpellations. Ça me touche profondément", a confié le chef de l'État, au plus bas dans les sondages.
Pas assez de "considération". "Nos concitoyens aujourd'hui veulent trois choses : qu'on les considère, qu'on les protège, qu'on leur apporte des solutions. Pas des déclarations. Des solutions. La considération, on ne l'a sans doute pas assez apportée", a-t-il reconnu. Et d'appeler les ministres et les administrations à se confronter davantage "au terrain", face à "l'impatience" et à la "colère" des Français.
"Méfiance" face au mouvement des "gilets jaunes". Une colère qui s'exprime surtout en ce moment contre la hausse du prix des carburants, alors que les "gilets jaunes" ont prévu près de 700 blocages sur les routes samedi. Interrogé sur la mobilisation à venir, le président de la République a précisé accorder "respect et considération" au mouvement, qu'il a assuré vouloir "comprendre". "Ensuite, je dis méfiance : parce qu'il y a beaucoup de gens qui veulent récupérer ce mouvement, beaucoup de partis politiques", a-t-il insisté, citant notamment La France insoumise et "une partie des socialistes". "Ces gens, qui veulent récupérer ce mouvement, sont en train de s'opposer à des choses qu'ils ont eux-même votées. Bonjour tristesse et au revoir la cohérence", a-t-il ironisé.
Et de livrer ses explications sur le fond du dossier : "Les trois-quarts de la hausse du carburant, ce sont les cours mondiaux", a-t-il avancé. Quant aux taxes du gouvernement ? "Légitimes, je les assume complètement", a-t-il souligné.
"Je ne suis pas parfait". Autre sujet abordé sur TF1, l'affaire Benalla, qui avait rythmé l'été politique. Là encore, le chef de l'État a fait son autocritique : "Je ne suis pas parfait. J'ai peut-être commis des erreurs en choisissant untel ou untel", a-t-il admis, avant de nuancer : "Est-ce que j'y peux toujours quelque chose ? Non. Les polémiques ont-elles toujours été proportionnées ? Je ne crois pas non plus. Pendant cette période, j'ai essayé de garder le cap et de penser au destin de la nation et pas à mon image", a répété Emmanuel Macron, depuis le porte-avions Charles de Gaulle, au large de Toulon, où il a prévu de passer la nuit. Une nuit pendant laquelle il pensera peut-être à ses erreurs passées, ou aux prochains chantiers de son gouvernement, qu'il a lui-même listés : la dépendance, la bioéthique, l’organisation de certaines religions...