L'État va investir "un milliard d'euros par an" supplémentaires pour les lycées professionnels, a annoncé jeudi, lors d'un déplacement en Charente-Maritime, Emmanuel Macron, faisant de la réforme de ces établissements "une cause nationale". "On va mettre un milliard d'euros par an en plus sur le lycée professionnel (...). On doit aller vers 100% d'insertion professionnelle", a déclaré le chef de l'État.
Fermeture de filières
Investir dans ces établissements, ce n'est "pas simplement une réforme", mais "une cause nationale", a-t-il ajouté lors de ce déplacement dans le lycée technologique et professionnel Bernard Palissy à Saintes. "C'est une cause parce que cela concerne un tiers de nos jeunes qui ont eu des difficultés avant". Déterminé à reprendre la main et à tourner la page de la crise des retraites avec des sujets proches des préoccupations des Français, le président de la République a annoncé "une indemnité de stage progressive" en fonction du niveau du lycéen.
Ce dernier sera rémunéré à hauteur de 50 euros par semaine en seconde, 75 euros en première et 100 euros en terminale, a-t-il détaillé. Pour l'année de terminale, qui nécessite davantage de "souplesse", "la durée des stages sera augmentée de 50%". Emmanuel Macron a aussi évoqué la fermeture de certaines filières, sans préciser lesquelles. "Quand on a une filière (...) où il y a très peu de débouchés en emploi, très peu de débouchés en enseignement supérieur, cela veut dire que c'est sans doute une filière qu'il faut fermer", a-t-il relevé.
Mise en place d'un "bureau des entreprises" dans chaque lycée
Le chef de l'État a annoncé la mise en place d'"un bureau des entreprises dans chaque lycée professionnel" pour garantir un meilleur accompagnement des élèves, et la venue dans ces établissements de "professeurs associés" issus du monde de l'entreprise.
La réforme du lycée professionnel était une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron en 2022. L'objectif est de renforcer l'attrait pour ces filières, en donnant accès à des formations plus qualifiantes, d'améliorer l'insertion professionnelle des jeunes et de lutter contre le décrochage scolaire. Un tiers des lycéens, soit environ 621.000 élèves, sont scolarisés en lycée professionnel, un public souvent "fragile, jeune et hétérogène", relève une conseillère présidentielle.