Macron dénonce une "banalisation de la violence" mais refuse de parler d'"ensauvagement"

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Jean-Rémi Baudot, édité par Céline Brégand

Emmanuel Macron a dénoncé une "banalisation de la violence" dans la société française vendredi lors d'une rencontre à Paris avec l'Association de la presse présidentielle. Les questions de sécurité et de justice figurent parmi les "priorités" du séminaire gouvernemental de rentrée le 9 septembre.

Vendredi après-midi, Emmanuel Macron s'est exprimé devant l'Association de la presse présidentielle, à Paris, mais sans caméras, ni micros. Le chef de l'État a spontanément abordé la question de la violence dans la société. Emmanuel Macron a notamment dénoncé une "banalisation de la violence", qui s'est notamment "durcie" à la sortie du confinement, et qui nécessite "une réponse républicaine rapide". Une violence qui, selon lui, débute souvent sur les réseaux sociaux avant de se cristalliser dans les actes.

Plus de moyens dans la police et la justice

"Les violences qu'on évoque ont plusieurs formes : il y a celle qu'on connaît depuis 2016 à l'occasion de manifestations publiques, qui est le fait de groupes plutôt organisés, extrémistes, qui ont une approche opportuniste et se greffent dans les manifestations pour avoir des gestes de violence. On a ensuite la violence liée à la drogue - le Covid a déstabilisé beaucoup de réseaux - et puis il y a la violence du quotidien", a énuméré le chef de l'Etat.

Faut-il y voir un "ensauvagement" comme l'affirme le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ? Emmanuel Macron réfute ce terme, préférant parler de banalisation, et estime que c'est un long travail qui doit commencer dès l'école mais passe aussi par plus de moyens dans la police et de rapidité dans la justice.

"Je ne redoute rien et ne m'habitue pas"

Le chef de l'État affirme avoir déjà commencé ce travail et plaide pour un nouveau "patriotisme républicain". Ce terme un peu obscur est une notion qu'il promet de développer le 4 septembre prochain, lors des 150 ans de la proclamation de la République.

Les questions de sécurité et de justice figurent également parmi les "priorités" du séminaire gouvernemental de rentrée le 9 septembre. Pour l'occasion, Emmanuel Macron a dit avoir demandé aux ministres de l'Intérieur et de la Justice "quelques éléments additionnels à la stratégie, à la fois pour l'accélérer et répondre plus efficacement".

Emmanuel Macron redoute-il également un mouvement de violence sociale en cette rentrée sur fond de crise économique et sanitaire ? "Je ne fais pas de pronostics. Je ne redoute rien et ne m'habitue pas", a répondu le président.