La campagne présidentielle s’accélère. Les candidats ont jusqu’au 7 avril pour faire parvenir leurs affiches et leurs professions de foi auprès de la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale. Après François Fillon la semaine dernière, Emmanuel Macron a dévoilé dans un tweet mardi sa dernière affiche de campagne. Le candidat d’En Marche! y apparaît en costume bleu face à l’objectif, dans un plan rapproché poitrine, sur un fond extérieur flouté. Juste en dessous, son slogan s’étale sur un large bandeau bleu ciel, qui occupe un tiers de l’image : "Macron Président - La France doit être une chance pour tous."
Une affiche "horizontale". "C’est une affiche qui est étonnamment classique, on dirait presque une affiche d’élection locale, extrêmement simple, avec un bandeau large", commente auprès d’Europe 1 Philippe Moreau Chevrolet, président de MCBG Conseil et spécialiste de communication politique. Une manière également pour le candidat d’afficher sa proximité avec l’électeur. "Ce qui ressort de ce visuel, c’est son extrême dépouillement. Il n’y a pas de mise en scène, de présidentiabilité du candidat. On est dans l’horizontalité".
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 4 avril 2017
Pour cet expert, la dominante bleue, couleur traditionnellement associée à la droite, continue en vérité d’illustrer la posture transpartisane adoptée par Emmanuel Macron, candidat "ni de gauche ni de droite", dans la mesure où il s’agit d’un bleu ciel, une tonalité qui n’est pas rattachée à une bannière politique particulière en France. "C’est généralement la couleur des candidats sans étiquette dans les élections locales. C’est doux et pas agressif. Emmanuel Macron ne tranche pas."
Une filiation avec la campagne de 2012. Le slogan du candidat d’En Marche! - "La France doit être une chance pour tous" - semble également sonner comme un emprunt au slogan porté par Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1995 : "La France pour tous". Mais Philippe Moreau Chevrolet y voit davantage une référence à la campagne de François Hollande en 2012, et à une phrase prononcée pendant le discours du Bourget : "La France n’est pas un problème. Elle est la solution". "Le slogan d’Emmanuel Macron présente une vrai filiation avec ce qui a fait le succès de la campagne de François Hollande, qui visait à montrer que le pays avait des ressources face à la crise", explique le communicant pour qui Emmanuel Macron cherche à capitaliser autour de la notion d’ "empowerment", "en donnant l’impression aux individus qu’ils vont retrouver du pouvoir".
Pour autant, Philippe Moreau Chevrolet, estime que ce slogan "reste assez creux". "C’est un non-slogan, à l’image de cette campagne. En 2007, avec le ‘travailler plus pour gagner plus’, la campagne tournait autour du pouvoir d’achat. En 2012, c’était l’anti-sarkozysme, mais en 2017, il n’y a pas d’idée directrice. La campagne est compliquée, sans idées, faite de coups de théâtre. Avec sa 'chance pour tous', Emmanuel Macron continue de déployer une offre attrape-tout", conclut-il.