Les absents ont toujours tort. Les marches contre l'antisémitisme en France ont rassemblé dimanche 180.000 personnes dans les rues françaises. Dans le cortège, l'absence d'Emmanuel Macron n'est pas passée inaperçue et elle lui a valu de vives critiques. Pour tourner la page, le chef de l'État a reçu lundi l'ensemble les représentants des cultes religieux dans sa demeure présidentielle. Une manière pour lui de sortir de la polémique tout en transmettant un message d'unité nationale.
Lors de cette entrevue, le président s'est montré comme étant à la manœuvre pour répondre à la résurgence des actes antisémites en France et maintenir absolument l'unité du pays. "Emmanuel Macron n'a pas défilé, mais il est à l'action", confie à Europe 1 un cadre du camp présidentiel. Une posture couplée à des promesses de futures annonces comportant plus de prévention et plus de répression sans pour autant donner plus de précision.
"Il a voulu faire du De Gaulle"
Depuis le début du conflit opposant Israël et le Hamas, le président joue à l'équilibriste et applique sa stratégie du "en même temps" qui ne convainc pas totalement. Pour l'exécutif, Emmanuel Macron a été victime d'une combinaison malheureuse entre la publication de la lettre adressée au Français déplorant le retour d'un antisémitisme débridé et l'entretien accordé un peu plus tôt à la BBC pour exhorter Israël à cesser les bombardements, tuant des civils à Gaza.
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"Il a voulu faire du De Gaulle", souffle un proche du chef de l'État. En 1967, le premier président de la Ve République proclamait : "le spectacle des réfugiés arabes mourant de soif et sans recours est tragique. Il y a un vrai ghetto arabe à Gaza. Les conséquences morales et politiques du drame pèseront lourd".