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Le président du groupe Alpha, spécialiste de la gestion des relations sociales, échange régulièrement avec le président de la République. Pierre Ferracci prévient jeudi sur Europe 1 qu’Emmanuel Macron, conscient de sa propre impopularité, aurait tort de miser sur l'essoufflement de la mobilisation contre la réforme des retraites. 
INTERVIEW

"'année 2020 commence comme 2019 s'est terminée sur le front social. Le mouvement contre la réforme des retraites en est à son 29ème jour jeudi, et une importante journée de mobilisation est annoncée pour le 9 janvier. Alors que le gouvernement observe actuellement une trêve pour la période des fêtes, les syndicats ne se sont donc pas arrêtés, d'autant qu'Emmanuel Macron a assuré le 31 décembre au soir que la réforme serait menée à son terme. Le président de la République tien bon donc, malgré une grogne de plus en plus générale. "Il est conscient aujourd’hui que l’opinion publique est globalement remontée contre lui", assure Pierre Ferracci, proche du chef de l'Etat et invité jeudi d'Europe 1.

"Un compromis, c’est chacun qui fait un pas vers l’autre"

Le président du Groupe Alpha, spécialiste de la gestion des relations sociales, intervenant notamment auprès des organisations syndicales et des représentants du personnel​, s'est aussi permis de livrer quelques conseils au chef de l'Etat. "il voit très bien que le mouvement peut s’essouffler. Il aurait tort de ne compter que sur cet essoufflement", estime-t-il. "Il faut éviter que comme pour le mouvement des gilets jaunes, exaspération reprenne une autre forme demain et s’exprimer notamment à l’occasion de l'élection présidentielle de 2022. Il ne faut pas jouer sur les divisions syndicales", insiste Pierre Ferracci.

De là à penser qu'Emmanuel Macron écoutera son ami, il n'y a qu'un pas que Pierre Ferracci ne veut surtout pas franchir. "Je ne suis pas le seul à lui parler. Il y a autour de lui des gens avec des positions diverses. Il écoute, mais il écoute tout le monde. Donc il écoute des avis très très différents et à partir de là il assume ses responsabilités", sourit le président du groupe Alpha. "c’est à lui de donner le ton, de donner le la, et de demander au Premier ministre d’engager une négociation qui déboucher véritablement sur un compromis. Et un compromis, c’est chacun qui fait un pas vers l’autre et pas seulement une demande qu’on fait aux autres de venir vers soi."