Un grand vent d’air frais. Emmanuel Macron, c’est la promesse du renouvellement de la vie politique, la chance donnée à des députés et des ministres totalement vierges. C’est sur l’inexpérience, la nouveauté et la régénération de la démocratie qu'il a été élu. On est très loin de la protection des Français. Face au terrorisme, on riposte par l’expérience et le sécuritaire, par l’autorité. Ce ne sont pas les points forts a priori du nouveau président, donc c’est un enjeu majeur pour lui, dont les deux priorités de ce début de mandat, rappelons-le, sont la réforme du travail et la moralisation de la vie politique.
Un sujet qui s'impose. Les attentats de Manchester et de Londres, le ramènent à cet impératif de la protection des Français. C’est d’ailleurs ce qui explique que pour la première fois depuis sa nomination, Jean-Yves le Drian, l’un des visages qui incarnent pour les Français la lutte anti-terroriste, s’est exprimé publiquement dimanche sur Europe 1, moins de 24 heures après les attaques.
Un nouvel arsenal anti-terroriste. La prolongation de l’état d’urgence, l'annonce d'une loi renforçant les instruments judiciaires de lutte contre le terrorisme, et la création d’une task-force anti-terroriste à l’Elysée sont un début de réponse. C’est d’ailleurs ce dernier point qui est le plus éclairant sur la façon dont Emmanuel Macron veut marquer sa crédibilité sur le terrain de la protection des Français. Il va centraliser à l’Elysée la coordination des services engagés dans la lutte contre le terrorisme, ce devrait être formalisé mercredi au Conseil des ministres. C’est un changement par rapport au quinquennat précédent, les questions de Défense reviennent désormais au secrétaire général de l’Elysée, plus proche collaborateur d’Emmanuel Macron.
La posture du chef de l'Etat. On va le voir aussi dans l’agenda du président, outre les conseils de Défense qui deviennent réguliers, les tête-à-tête avec les ministres de l’Intérieur et de la Défense vont devenir hebdomadaires. La lutte contre le terrorisme est en train de s’imposer au fil des semaines comme l’un des dossiers auquel le président consacre le plus de temps, quitte à forcer le trait, pour démontrer qu’il est conscient de la menace et surtout qu’il est crédible pour y répondre.