Emmanuel Macron a honoré lundi la mémoire des Poilus "héroïques" tombés au combat au début de la guerre de 1914-18 en Lorraine, au deuxième jour de son long périple des commémorations du centenaire de la fin de la Grande Guerre. Lors d'une cérémonie solennelle et sobre, dans la brume automnale, le chef de l'État s'est recueilli devant le monument de Morhange dédié "aux soldats tombés glorieusement" dès le début de la guerre, au mois d'août 1914. "100 ans après, leur sacrifice nous oblige à défendre la paix", proclame la plaque commémorative qu'il a dévoilée, sans prendre la parole.
Entouré de militaires et d'anciens combattants, dont certains portant l'uniforme bleu horizon, le chef d'État-major des armées, le général François Lecointre, a rappelé le "désastre" militaire qu'avait été la bataille de Morhange, épisode de la bataille des Frontières, au cours de laquelle quelque 40.000 soldats français avaient été tués durant "des combats acharnés" alors que les forces françaises tentaient de reprendre l'Alsace-Moselle aux Allemands.
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Le premier président à se recueillir sur ce site. Emmanuel Macron est le premier président à se recueillir officiellement le site de cette bataille méconnue, où était passé le général de Gaulle en 1961 avant que les Allemands ne financent la reconstruction d'un monument de mémoire détruit pendant la Seconde guerre mondiale. "On ne commémore pas une défaite, on rend hommage à des morts oubliés", a expliqué Joseph Zimet, à la tête de la Mission du centenaire.
"Un grand honneur". "C'est un grand honneur que nous fait Emmanuel Macron. Nous ne sommes pas habitués à voir des présidents venir sur le terrain honorer les combattants et les Poilus", a salué Jacques Idoux, le maire (DVD) de Morhange, petite ville de 4.000 habitants. "Même pour le centenaire de la bataille de Morhange en 2014, il n'y avait que peu d'élus".
"La bataille de Morhange c'était une vraie défaite", a raconté Dominique Gervasi, passionné d'histoire et membre de la Batterie des grognards de Haute Alsace, un groupe de musiciens en costume militaire d'époque. "Cette défaite était due en particulier aux uniformes, dont les pantalons étaient encore rouge et très visibles des ennemis, ainsi qu'à l'impréparation des généraux, qui ont d'ailleurs pour beaucoup été renvoyés par la suite", selon lui.