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Emmanuel Macron imagine une éventuelle présidence qui ne ressemblera à aucune autre, selon lui, en raison de son âge et des conditions de son arrivée au pouvoir.
INTERVIEW

Évoquant l’hypothèse d'une victoire dimanche, face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron a esquissé au micro d'Europe 1 ses premiers jours comme président de la République. "Si je devais être élu dimanche soir, je serais le plus jeune président de la Cinquième République, et à la tête d’une force politique qui n’existait pas il y a à peine plus d’un an", a-t-il relevé. "Je n’aurais pas d'état de grâce, je ne pourrais pas présider comme l’on préside depuis 1958".

"La minute d’après, rien ne sera acquis. Les cinq ans qui viennent seront éminemment atypiques", assure le candidat qui explique vouloir passer "beaucoup de temps pour apaiser les tensions", à l’issue d'une campagne riche en rebondissements qui a vu une véritable recomposition du paysage politique avec l'effacement des partis traditionnels de gouvernement. 

Recomposition du paysage politique. "Je veux aller au bout de cette refondation politique", assure Emmanuel Macron. "Nous le voyons depuis la fin du premier tour, il n’y a pas eu de front républicain mais il y a une recomposition politique. Il y a une force politique d’une droite réactionnaire, nationaliste et anti-européenne, autour de madame Le Pen, qui a attiré et attire une partie de la droite plus traditionnelle, et cette recomposition continuera. À côté de ça, on a une force progressiste, européenne, réformatrice qui est aujourd’hui derrière ma candidature et qui rassemble des hommes et des femmes de gouvernement, venant de la gauche de gouvernement et de la droite gaulliste. Ces forces politiques ont vocation à être dans le gouvernement et dans la majorité présidentielle, avec une vraie volonté de renouvellement, et aussi des femmes et des hommes qui viennent de la société civile", a-t-il détaillé.

Agir par ordonnance. "Je sais très bien l’immensité de la tâche", assure encore Emmanuel Macron, qui explique vouloir lancer rapidement les grandes réformes portées par son projet politique. "Il ne faut pas faire l’erreur des précédents quinquennats ou les principales reformes ont été différées", pointe-t-il. Il justifie du même coup sa volonté d'avoir recours aux ordonnances, citant en exemple Charles de Gaulle et François Mitterrand. "Cela évite de passer des mois dans ce que l’on appelle la navette parlementaire […] qui fait perdre énormément de temps parce qu'elle est devenue désuète".

L'un des premiers chantiers, assure-t-il, sera celui de "la réforme économique et sociale" : "Nous sommes le dernier grands pays de l’UE qui n'a pas réussi à résoudre le chômage de masse".