Emmanuel Macron a dévoilé jeudi à Saint-Nazaire les grands axes du projet de loi portant sur l’accélération des énergies renouvelables. Le président a fixé comme objectif de permettre l’installation d’éoliennes en mer et terrestre deux fois plus rapidement qu’aujourd’hui, pour tenter d’égaler nos voisins européens, et répondre plus efficacement à la crise énergétique.
Emmanuel Macron veut accélérer "en même temps" sur les dossiers énergétiques. Il souhaite bénéficier de plus d’éoliennes, mais aussi de plus de nucléaires . Mais une question se pose : pourra-t-il le faire ? Car nul ne peut l’ignorer - Emmanuel Macron le premier - mais la donne a changé à l’Assemblée. Sur un dossier aussi sensible que l’énergie, aussi clivant que les éoliennes ou le nucléaire, le locataire de l’Élysée, le sait, il n’a aucune certitude que ses paroles se transformeront en actes.
Une mission quasi impossible à l'Assemblée
L’Alliance de gauche, anti-nucléaire, fera tout pour faire barrage aux mesures visant à faciliter l’implantation de nouvelles centrales, quand de l’autre côté de l’hémicycle, les députés des Républicains ou du Rassemblement national ne seront pas plus favorables aux éoliennes. Avec une majorité toute relative, la ligne de crête de l’exécutif s’apparente donc sur ces questions à un atome, exactement comme pour la réforme des retraites .
Donner l’illusion d’avoir toujours la main
Allongement de la durée de cotisation ou accélération des énergies renouvelables, c’est en fait le même combat pour le chef de l’État, qui depuis la rentrée s’emploie à se démultiplier sur tous les sujets, en affichant toujours le même visage volontariste. "On donne le tempo", se félicite un de ses conseillers.
Et c’est bien là la stratégie présidentielle : occuper l’espace pour se placer au centre du jeu politique. C'est une manière comme une autre de donner l’illusion d’avoir toujours la main, malgré la situation de blocage.