C’est une conversion aussi rapide que spectaculaire. Emmanuel Macron ministre a défendu le diesel, l’exploration de recherche d’hydrocarbures, et bien sûr la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Emmanuel Macron candidat a défendu la filière nucléaire, et comble de la provocation pour les écologistes, il a promis la réouverture des chasses présidentielles. L’écologie reléguée au dernier rang de ses priorités était, dans son programme, sacrifiée sur l’autel du libéralisme. Macron c’était tout pour la croissance et pour l’emploi.
Les enjeux climatiques au premier plan. Et puis, l’écologie est redevenue reine : Nicolas Hulot nommé ministre d’Etat et Donald Trump défié avec le désormais fameux "Make our planet great again". Emmanuel Macron a la foi des nouveaux convertis au point de s’entretenir avec le Pape des enjeux climatiques.
Macron surfe sur les circonstances. L’écologie est devenue une priorité, un axe du quinquennat, mais il y a aussi un peu de com’, d’opportunisme derrière tout ça. Vous vous souvenez des perturbateurs endocriniens ? Benoît Hamon en avait fait son combat avec un certain écho. Pourquoi ? Parce que le sujet environnement est devenu un enjeu quotidien auquel sont sensibles tous les Français de gauche comme de droite. On ne peut pas prétendre incarner la modernité, le renouveau en faisant l’impasse sur ces questions. Sur le plan international ensuite, face à Donald Trump, Emmanuel Macron a cranté un statut de leader mondial sur les enjeux climatiques, le No de Trump lui a donné le leadership du Oui.
Une forte attente. Enfin Emmanuel Macron a le sens de l’Histoire, il se met dans les pas de ses prédécesseurs : "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", avait lancé Jacques Chirac en 2002, Nicolas Sarkozy a eu le Grenelle de l’environnement, François Hollande la COP21, les enjeux climatiques sont devenus, à l’image des Droits de l’homme, la grande cause humaine du 21e siècle. Emmanuel Macron entend y prendre sa part, mais sur d’autres sujets : le social, la moralisation de la vie publique. Sa promesse est très ambitieuse : on attend maintenant les actes. C’est sur ses résultats qu’Emmanuel Macron sera jugé, et la déception peut être aussi forte que l’espoir suscité est grand.