Un "déjeuner privé" avec Emmanuel Macron. À Paris pour quelques heures, Barack Obama a été reçu par le président de la République samedi. Une rencontre organisée "à l'initiative conjointe" des deux hommes, selon l'Élysée.
Hier, la mise en scène. C'est la première fois que les deux hommes se rencontrent. Pas la première, néanmoins, qu'ils entrent en contact. Le 20 avril 2017, à trois jours du premier tour de la présidentielle française, l'équipe de campagne de celui qui n'était alors que candidat à l'Élysée avait soigneusement mis en scène, dans une vidéo publiée sur Twitter, un échange téléphonique avec l'ex-président américain. Celui-ci lui avait souhaité "le meilleur" lors d'un bref échange. L'entourage d'Emmanuel Macron, qui s'était attaché à bien préciser dans un communiqué que c'était Barack Obama qui "souhaitait" parler au candidat français, et non l'inverse, avait tapé juste : la vidéo avait été reprise à la télévision et alimenté les commentaires politiques pendant deux jours.
On the phone with @BarackObama. pic.twitter.com/2dYHLismdh
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 20 avril 2017
Aujourd'hui, la discrétion. Sept mois et une franche vidéo de soutien entre les deux tours plus tard, Emmanuel Macron est devenu président de la République et la communication officielle sur sa relation avec Barack Obama bien plus discrète. Il faut dire que recevoir en grande pompe le prédécesseur de Donald Trump, avec lequel Emmanuel Macron a par ailleurs bien plus d'affinités politiques, pourrait vexer la Maison Blanche. Un risque que la France ne peut pas prendre alors que Paris tente de convaincre Washington de revenir sur sa décision de quitter les Accords sur le climat.
Une autre rencontre avec François Hollande. Par ailleurs, la présence de Barack Obama sur le sol français est justifiée par sa participation au septième sommet des Napoléons, un réseau de professionnels qui œuvrent dans l'industrie des communications, patronné par Stéphane Richard, PDG d'Orange. Sa visite n'a donc rien, au départ, de politique, même si elle pourrait le devenir.
Car si la venue de Barack Obama, personnalité politique qui a quitté le pouvoir au sommet de sa popularité, n'a (pour l'instant) pas été utilisée par Emmanuel Macron, elle pourrait l'être par François Hollande. L'ancien locataire de l'Élysée devait, lui aussi, rencontrer l'ex-président américain. Les deux hommes devaient évoquer leurs fondations respectives.