Le président Emmanuel Macron a rendu lundi un hommage appuyé aux armées pour leur contribution à la lutte contre la pandémie dans le cadre de l'opération Résilience, à la veille d'une cérémonie du 14 Juillet au format réduit, Covid-19 oblige. "Merci et bravo", a-t-il lancé à la communauté militaire rassemblée dans les jardins de l'Hôtel de Brienne, en présence de la ministre des Armées Florence Parly. "Face à l'irruption violente de la pandémie au cœur de notre pays, face à la crise sanitaire sans précédent qu'il a eu à affronter, vous avez immédiatement répondu présents (...) Vous avez été fidèle à votre vocation profonde, celle d'être, dans la tourmente, le dernier rempart de la Nation et le ferment de sa résilience", a fait valoir le chef de l'Etat.
Le président a rendu hommage aux soldats décédés
Devant un parterre d'invités resserré à moins de 500 personnes, pour moitié composé de familles de militaires tués ou blessés en opérations durant l'année écoulé, Emmanuel Macron a également salué la mémoire des personnels décédés, dont les 13 militaires morts fin 2019 dans la collision de deux hélicoptères au Mali. "Sur les théâtres extérieurs, sur notre sol, en métropole et dans nos Outre-mer, 31 militaires de nos armées ont été tués à l'ennemi ou sont morts en mission opérationnelle. Leur vie donnée pour la patrie nous oblige. Et je veux, ce soir, leur rendre un hommage solennel", a-t-il dit avant de s'entretenir longuement avec les familles endeuillées, à l'issue de son allocution.
Au Sahel, où sont déployés 5.100 militaires français dans le cadre de l'opération anti-djihadiste Barkhane, "le travail de nos armées a permis des avancées notables, des victoires reconnues, je vous en félicite", a-t-il réaffirmé, en soulignant qu'il aurait "en fin d'année à prendre à nouveau des décisions sur notre engagement sur ce théâtre d'opérations".
"La Méditerranée ne peut construire une paix durable sans nous"
Concernant la zone Méditerranée, qui "sera le défi des prochaines années tant les facteurs de crise qui s'y conjuguent sont nombreux", le président français a jugé "crucial" que l'Europe y reste maître de son destin, sans le laisser à "d'autres puissances", évoquant sans les nommer la Turquie et la Russie. "L'Europe a à y redéfinir son rôle et sa place, sans naïveté et sans complaisance" car "la Méditerranée ne peut construire une paix durable sans nous, nous ne pouvons accepter que notre avenir soit construit par d'autres puissances", a-t-il déclaré.
Que ce soit la dégradation de la crise libyenne, où Turquie et Russie sont en position de force, les tensions en Méditerranée orientale où plusieurs puissances comme la Turquie, Israël, l'Egypte ou la Grèce sont en concurrence pour des ressources énergétiques, les facteurs de tensions se multiplient sur cette mer depuis des années.
Rassurer sur les moyens
Le chef de l'Etat a enfin tenu à rassurer les militaires sur le maintien des moyens financiers accrus promis dans le cadre de la Loi de programmation militaire 2019-2025, alors que le choc économique provoqué par la crise sanitaire fait craindre une remise en cause de cette hausse budgétaire.
"L'Europe fait face au retour des puissances, à la désinhibition des comportements, aux recours à la force et à l'intimidation, tandis que le multilatéralisme est affaibli et que notre allié américain semble s'interroger sur ses objectifs stratégiques", a déclaré Emmanuel Macron. "Dans ce contexte, nous devons poursuivre l'effort initié pour renforcer et moderniser notre outil de défense (...) Comptez sur moi, je tiendrai le cap (...) afin que vous puissiez toujours avoir les moyens d'accomplir vos missions", a-t-il assuré.