Un peu moins de trois mois avant les élections européennes, Emmanuel Macron a ouvert les hostilités. Le chef de l'État a publié lundi soir une tribune, intitulée "Pour une renaissance européenne" et diffusée dans les 28 pays membres de l'UE, dans laquelle il décline une série de propositions pour l'Europe.
Un moment stratégique. D'après Gaël Sliman, président et co-fondateur de l'institut de sondage Odoxa, il a choisi le bon moment pour cela. "Le président de la République est dans une posture et une période plutôt bonne sur la scène intérieure, après avoir passé trois mois dans l’enfer des 'gilets jaunes'. Il reprend des points de popularité", juge-t-il au micro de Wendy Bouchard sur Europe 1. A l'inverse, "ses adversaires, que ce soit ceux de la rue, les 'gilets jaunes', ou les adversaires politiques, les partis politiques d’opposition, sont dans une mauvaise posture".
"Emmanuel Macron est dans le bénéfice collatéral." En plus de prendre "la parole à un bon moment pour marquer l’opinion publique en France", Emmanuel Macron "trace son sillon du pro-européen qui s’assume et accessoirement, ça lui permet d’occuper un espace laissé vacant par les autres leaders européens sur la scène européenne", juge Gaël Sliman. "Il est dans le bénéfice collatéral." Mais surtout, "ce qui compte, c’est que ça fasse bouger les lignes et que ça mobilise les gens qui veulent voter pour et peut-être même ceux qui veulent voter contre".
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Le risque d'une forte abstention est "très présent". Mobiliser, car les élections européennes ne passionnent pas les foules. "La semaine dernière, dans notre enquête, près d'un Français sur deux disait ne pas du tout s'y intéresser", confie Gaël Sliman. En 2014, les dernières élections européennes avaient atteint un taux d'abstention de plus de 57% en France. Cette année, le risque de voir un tel scénario se reproduire est "très présent".
"Ce qu'a initié Emmanuel Macron va générer du débat." "Une élection européenne où au moins un électeur sur deux ne va pas voter, il faut mobiliser. Il ne s’agit pas d’être plus populaire ou moins populaire que l’adversaire. (...) C’est vraiment une élection de mobilisation", explique Gaël Sliman. D'après lui, "ce qu’a initié Emmanuel Macron va générer du débat, une saine conflictualité sur le plan des idées, va permettre aux uns et aux autres de se positionner et va susciter un peu d’intérêt pour ces élections européennes". C'est exactement le but recherché.