Emmanuel Macron va rencontrer la nouvelle Première ministre italienne Giorgia Meloni dimanche soir à Rome, a annoncé l'Elysée, quelques heures après l'entrée en fonctions du gouvernement le plus à droite d'Italie depuis 1946. Cette rencontre doit avoir lieu dans le centre de la capitale italienne et non dans un palais officiel, a indiqué à l'AFP une source française.
Le premier dirigeant étranger à rencontrer Meloni
Le chef de l'Etat français, qui ne s'était pas exprimé sur le sujet depuis la nomination de Giorgia Meloni à la différence du chancelier allemand, du président américain et des représentants des institutions européennes, sera donc le premier dirigeant étranger à rencontrer la nouvelle cheffe du gouvernement italien.
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Jusqu'au bout, Paris s'était montré très prudent sur la possibilité et même l'opportunité d'un tel tête-à-tête, le motif officiel de la venue d'Emmanuel Macron à Rome étant un discours sur la paix prononcé dimanche lors d'un forum international et une audience avec le pape François prévue lundi matin. Mais le contexte politique italien, avec l'arrivée au pouvoir de la cheffe du parti post-fasciste Fratelli d'Italia à la tête d'une coalition dominée par l'extrême droite, l'a emporté sur ces considérations.
Des relations franco-italiennes en question
Lors de ses précédentes audiences papales, en 2018 et 2021, le président Macron avait de fait à chaque fois eu des entretiens plus ou moins formels avec les dirigeants italiens. Les relations franco-italiennes, au beau fixe tant que Mario Draghi dirigeait la Péninsule, risquent de traverser une zone de turbulences avec l'eurosceptique et souverainiste Meloni.
Un avant-goût de ces tensions a eu lieu avant même sa nomination, lorsque la secrétaire d'Etat française aux Affaires européennes, Laurence Boone, a prévenu début octobre que la France serait "très vigilante sur le respect des valeurs et des règles de l'Etat de droit" en Italie. "Menace inacceptable d'ingérence", s'était aussitôt insurgée celle qui est depuis devenue la première femme Première ministre dans son pays.
Emmanuel Macron a tenté de calmer le jeu vendredi en assurant être "tout à fait prêt à travailler avec elle". Et Giorgia Meloni a donné des gages à ses partenaires européens en martelant son attachement à l'Otan et sa détermination à soutenir l'Ukraine, tout en nommant des personnalités qu'ils peuvent juger rassurantes aux postes-clés des Affaires étrangères et de l'Economie.